Diagnostic du médecin pour nos deux bénévoles pris à parti par 5 pêcheurs hier : hématomes, plaie à la lèvre (suite à coup de genoux), dermabrasion et contusion aux cervicales. 10 jours d’Itt.

Traitement curatif : esprit d’équipe, nombreux messages de soutien, satisfaction de savoir qu’on fait bouger les lignes pour les dauphins.

Effets secondaires : renforcement de notre motivation individuelle et collective, une énorme reconnaissance envers le grand public sans qui nous ne pourrions pas agir, nous ne pourrions pas tenir. Et enfin, un sentiment de colère et de d’écoeurement vis-à vis d’Olivier Le Nezet, Président du Comité National des Pêches, déconnecté de l’océan, carriériste opportuniste qui défend les intérêts du pire visage de la pêche, des gros armateurs et des pilleurs de l’océan, qui foule au pied les plus petits, les enferme des situations inextricables en refusant de mettre en place les solutions quand il est temps de le faire, en les confortant dans le déni et en créant des blocages qui finissent par leur péter à la figure. Cette semaine, Le Nezet a publié une lettre ouverte qui est un véritable appel à la haine et une diabolisation de notre organisation qu’il dépeint comme “un groupuscule aux pratiques à la limite de la légalité, qui promeut une écologie radicale , sans conciliation avec les activités humaines et qui veut faire disparaitre les pêcheurs”.

Nous diaboliser est un moyen pour Le Nézet de faire de nous des boucs émissaires et focaliser sur nous la colère légitime que les pêcheurs devraient nourrir à son encontre, s’ils comprenaient le rôle délétère qu’il joue et le défaut criant de représentativité qu’il incarne.

La vérité c’est que Sea Shepherd France ne cherche pas à détruire les pêcheurs artisans, nous voulons sauver l’océan. Nous n’avons jamais rien commis d’illégal (on n’est pas à la limité de la légalité, on est dans la légalité ou on ne l’est pas), nous avons toujours été ouverts à l’échange et aux discussions avec les pêcheurs pour trouver des solutions, avec eux. Mais Le Nézet nous a fait exclure des groupes de travail sur les captures de dauphins, nous alertons depuis des années sur les fausses solutions comme les répulsifs accoustiques qui font perdre du temps, de l’argent, et qui empêchent de mettre en place des mesures intelligentes, concertées et réellement efficaces. Le Nezet sait très bien que ces répulsifs ne sont pas la solution mais il n’a eu de cesse de les agiter comme la solution miracle et à fait perdre un temps précieux, aux dauphins mais aussi aux pêcheurs artisans.

La vérité c’est qu’il y a un vrai souci de transparence, aucun pêcheur de bonne foi ne le niera. La majorité d’entre eux ne déclare pas les captures de dauphins, certains les éventrent pour les faire couler et masquer le problème. Cette opacité n’aide pas à trouver des solutions efficaces et pérennes et développer des alernatives. Les solutions sont à chercher dans les techniques de pêche, les zones, les périodes, les pratiques individuelles et collectives, une meilleure connaissance des interactions entre les espèces, les cycles de vie, la consommation excessive de poissons, les problèmes de valorisation qui poussent à pêcher plus, le manque de contrôles et le manque de conscience. Plus globalement, notre regard et notre rapport à l’océan est complètement à revoir, il n’y va pas seulement de la survie des pêcheurs artisans mais de la survie de l’humanité. Nous sommes ouverts à y travailler avec les pêcheurs mais des personnages comme Le Nézet (ou son acolyte José Jouneau) ont rendu cela impossible. Nous ne serons des ennemis des pêcheurs que s’ils décident que nous en sommes et s’ils se laissent convaincre par les technocrates comme Le Nézet que c’est le cas. Pourtant, il a toujours été évident à nos yeux que nous ne parviendrons à trouver des solutions qu’avec les pêcheurs artisans. Pour que ce soit un jour possible, ces derniers doivent résoudre leur problème de représentativité. Souvent (on est bien placés pour le savoir vue notre actualité), le pire ennemi vient de l’intérieur, on ne peut être trahis que par ceux à qui nous avons donné trop de pouvoir.

Cet homme défend -il vraiment les intérêts des “petits pêcheurs”, de l’océan , des générations futures ou travaille-t-il à ses propres intérêts et à ceux des grands armateurs du pire de la pêche industrielle, au détriment de tous ? Les pêcheurs qui nous considèrent aujourd’hui comme l’ennemi à abattre devraient se poser les bonnes questions. La situation est si grave pour l’océan et pour les pêcheurs artisans, que se tromper d’ennemi à ce stade, portera un coup fatal aux deux. Nous tendons la main mais nous ne tendons pas l’autre joue, notre loyauté et notre motivation à défendre l’océan sont inébranlables. Autant que notre force serve à avancer ensemble dans l’intérêt commun plutôt que ça nous épuise tous, au profit du roi et de ses sbires, qui manipule les colères légitimes à leur avantage. La balle est dans le camps des pêcheurs artisans, mais si c’est Le Nézet qui est en charge de l’attraper pour eux, on sait déjà ce que ça donnera. Le coeur du problème est là.

En nous diffamant, en nous diabolisant et en faisant croire aux pêcheurs artisans que nous voulons leur mort, que nous mentons à longueur de temps, Le Nézet suscite et encourage les comportements violents et les agressions envers nos équipes. Cela n’entame en rien notre détermination et et le retour de flamme est terrible pour l’image de tous les pêcheurs.

Les 5 courageux qui s’en sont pris à nos 2 bénévoles hier dans une rue isolée, se sont arrêtés net quand l’un d’eux leur a fait remarquer la caméra de sécurité qui filmait la scène. (La police va récupérer les images dans le cadre de notre plainte). Que se serait-il passé si cette caméra n’avait pas été là ? Gonflés à bloc par le discours d’Olivier Le Nézet qui leur fait croire qu’on veut leur mort ?

Si les pêcheurs concernés sont des adultes et donc entièrement responsables de leurs actes, Olivier Le Nézet n’y est pas étranger et nous le tenons également pour responsable de toute agression envers nos équipes et des conséquences qui pourraient en découler, en plus d’être grandement responsable de la situation de blocage actuelle, qui nuit à l’océan, aux pêcheurs et à nous tous.