Le Damanzaihao – un navire-usine pirate – a été arrêté et saisi au Pérou et est à présent rayé du registre maritime du Belize.

Chimbote, Pérou, 7 juin 2018 – Dernier revers en date pour le bateau pirate monumental de 50 000 tonnes : le Belize a rejeté l’immatriculation du Damanzaihao, le plus gros navire-usine du monde.

Le Registre marin international du Belize (IMMARBE) a déchu le Damanzaihao de son pavillon sur demande de Sea Shepherd Legal (SSL) pour n’avoir pas produit les éléments d’enregistrement du navire ni averti le Belize de ses prises de pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), selon une déclaration rendue publique mercredi.

Cette décision rend le navire apatride, selon l’association de protection des océans Sea Shepherd, qui a œuvré pour que le navire soit arrêté et radié des registres dans la région.

Le Capitaine Paul Watson a déclaré : “Sea Shepherd fera tout son possible pour s’assurer que d’autres états susceptibles d’immatriculer le Damanzaihao suivent cette décision, au cas où ce navire quitte un jour les eaux péruviennes. S’il finit à l’autre bout du monde, j’espère qu’il sera mis à la casse et détruit.”

Le Damanzaihao est le plus grand navire-usine du monde, capable de traiter 547 000 tonnes de poisson par an. Ce bateau croupissait au port depuis 2014 après que sa licence de pêche au maquereau lui a été retirée. Les stocks de chinchard du Pacifique ont fondu ces dernières années, ce poisson étant de plus en plus pêché pour être transformé en nourriture à destination de l’industrie du saumon d’élevage.

Le M/V John Paul DeJoria et le DamanzaihaoLe M/V John Paul DeJoria et le Damanzaihao

La semaine dernière les autorités ont lancé une enquête criminelle au sein de China Fishery Group et ont détenu le bateau dans la baie El Ferrol, à Chimbote.

Le navire est détenu pour une période de 70 jours pour pollution de la mer péruvienne et pour des motifs criminels en lien avec des crimes de pêche INN relevés entre l’Amérique de Sud et la Nouvelle Zélande.

Ministerio Publico Fiscalia de la Nacion a expliqué que l’amende infligée au navire pourrait atteindre 7 millions $ (6 millions €) pour les dommages causés.

Le procureur péruvien et les fonctionnaires du ministère travaillent activement avec Sea Shepherd pour maintenir le Damanzaihao en détention en attendant l’enquête criminelle. Une audience sur le statut de la détention est prévue lundi 14 juin.

En avril, China Fishery Group, en faillite, a déclaré vouloir vendre le navire controversé à l’entreprise DVS-R PTE basée à Singapour devant un tribunal des faillites de newyorkais. Sea Shepherd a reçu des documents affirmant que la vente s’est faite dans les eaux péruviennes, malgré la tentative du navire de quitter le port avant même la conclusion de la transaction.

Ces deux dernières semaines, le Damanzaihao a demandé à deux reprises la permission de quitter le port, vraisemblablement pour échapper à l’étau judiciaire.

Le 20 avril 2018, Sea Shepherd a remis une lettre officielle au Ministère péruvien de la production (qui a infligé l’amende de plusieurs millions de dollars), demandant au gouvernement de prendre des précautions supplémentaires afin de s’assurer que le navire paie pour ses crimes et ne prenne pas le large pour se dérober à ses responsabilités.

Le John Paul DeJoria de Sea Shepherd était récemment dans les eaux péruviennes pour enquêter et collecter des renseignements afin d’assister le gouvernement péruvien dans sa lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN).

Sea Shepherd loue les efforts des gouvernements du Pérou et du Belize dans la lutte contre la pêche INN.

Sea Shepherd reste déterminée à mettre le Damanzaihao hors d’état de nuire aux écosystèmes marins de la planète.