Par Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France

Affiche Homme Dauphin

Sea Shepherd se bat pour défendre l’océan depuis maintenant 40 ans. En 1979, Paul Watson coulait le célèbre baleinier pirate Sierra. A ceux qui le lui reprochèrent, il répondit : “Je n’ai pas coulé ce bateau pour vous, je l’ai fait pour les baleines. Trouvez-moi une seule baleine qui désapprouve notre action et je vous promets que nous ne le ferons plus jamais.” Il en coula une dizaine d’autres par la suite. Il lui en couta des sacrifices que peu imaginent.

Risquer sa vie, sa liberté, par amour de l’océan n’est possible que lorsqu’on a été touché par la grâce de ses habitants. Pour Paul Watson, ce fut le regard mourant d’un cachalot harponné qu’il n’a pas pu sauver de ses bourreaux.

Jacques Mayol aussi risquait sa vie, porté par une communion avec les dauphins dans un but qui dépasse de loin l’esprit de compétition, cher à l’apnée. Repousser les limites admises, à la recherche d’une union sacrée avec le monde marin. Descendre toujours plus bas, s’éloigner du monde des hommes, se fondre dans le bleu et ne faire qu’un avec lui. Jusqu’à son dernier souffle.

Dans nos conférences et nos écrits, nous mettons sans cesse en avant le fait que la vie marine est la première source de l’oxygène de la planète, nous lui devons plus d’une inspiration sur deux… Les dauphins ont aidé Jacques Mayol à se transcender à travers l’apnée, ils lui ont ouvert des portes qui restent closes pour la plupart d’entre nous. Mais ils nous permettent à tous, de respirer, tout simplement.

Certains voient la mer comme un inépuisable garde-manger, un terrain de jeu, un vivier d’énergies fossiles à exploiter ou une gigantesque déchetterie. Elle est en réalité l’origine et la condition sine qua none de toute vie sur terre. Mais elle est tellement plus que ça et le mouvement écologiste est faible de son incapacité à sacraliser la Nature, la mer en particulier.

Si l’océan maintient les conditions nécessaires pour que nos corps ne meurent pas, il est aussi l’enchantement nécessaire à la survie de nos âmes. L’homme dauphin, “homo delphinus” est celui qui n’a pas oublié d’où il vient. Il ne peut que se sentir étranger parmi les siens, nous qui pour beaucoup avons oublié que nous sommes tous des enfants de l’océan. La mort de l’âme humaine précède son extinction biologique. Sauver l’océan c’est sauver le climat mais c’est aussi sauver l’âme de l’humanité. Ce film est porteur de ce message et c’est la raison pour laquelle nous sommes heureux et fiers de nous y associer.

Comme le disait si bien Jacques Mayol : “L’humain ne meurt pas tant qu’il sait rêver et le rêve de l’homo delphinus vivra tant que l’homme n’aura pas totalement détruit la mer”.

Alors plutôt que de dévorer l’océan, rêvons-le. Ce rêve-là est une réalité, pour le vivre, il nous suffit de rester éveillés sur le monde.

Bande annonce du film : https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19577911&cfilm=261610.html

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