Le Japon a vu sa proposition en faveur de la reprise d’une chasse commerciale à la baleine rejetée, lors du vote qui s’est tenu à l’occasion de la 67e Commission baleinière internationale (CBI), à Florianopolis (Brésil).

Florianopolis, BRÉSIL – 14 sept 2018 – La réunion de la 67e Commission baleinière internationale (CBI) qui avait lieu au Brésil vient de se terminer. Cette édition de la réunion bisannuelle promettait d’être agitée alors que deux propositions qui s’opposaient au sujet de l’avenir de la CBI ont été mises sur la table.

Le Brésil, le pays hôte, au côté de l’Argentine, la Colombie, le Mexique, le Chili, le Costa Rica, le Panama et le Pérou ont présenté la “Déclaration de Florianopolis”, en directe opposition à la proposition du Japon intitulée “Le chemin à suivre”.

La “Déclaration de Florianopolis” consiste à faire évoluer le rôle de la CBI, d’une organisation axée sur la gestion des stocks de cétacés vers un organisme de réglementation de la conservation des cétacés. Elle réaffirme le moratoire sur la chasse commerciale à la baleine et convient que l’utilisation de méthodes de recherche létales est inutile et cruelle.

En revanche, “Le chemin à suivre” du Japon visait à mettre en place une double voie pour la conservation et la chasse commerciale des baleines, laquelle serait gérée par un futur “comité de la chasse à la baleine durable”. Cette proposition préconisait la levée du moratoire sur la chasse commerciale à la baleine créé par cette même commission en 1986. Malgré ce moratoire, plus de 32 000 baleines ont été tuées depuis cette date par le Japon, l’Islande, la Norvège et la Russie (la Russie a continué la chasse jusqu’en 87).

Le Japon, la Norvège et l’Islande n’ont jamais respecté les restrictions imposées par la commission. L’Islande était présente lors de la séance plénière au Brésil et a exprimé sa position en déclarant que la chasse commerciale devrait être à nouveau autorisée en tant que pratique “durable”. À l’heure actuelle, l’Islande est toujours impliquée dans l’abattage commercial de rorquals communs menacés, dont des femelles gestantes. Les îles Féroé danoises ont non seulement continué à chasser les dauphins et les globicéphales tout le temps qu’a duré la réunion, mais ont eu un représentant à la commission.

La Déclaration de Florianopolis a été adoptée à la majorité des votes, par 41 votes à 27, et la proposition japonaise pour le retour de la chasse commerciale à la baleine a été rejetée. Quatre pays se sont abstenus.

Par le passé, le Japon, la Norvège, l’Islande et les Îles Féroé (Danemark) n’ont respecté aucune des règles ou règlementations émanant de cette commission ou de tout autre organisme de règlementation. Il y a peu de chances pour qu’ils respectent la résolution adoptée cette année.

Lors du discours du représentant du Japon, prononcé après le rejet de sa proposition, le Japon a menacé de quitter la CBI ou de former une organisation séparée qui répondrait aux besoins des pays désirant le retour de la chasse commerciale.

Le Capitaine Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, qui a passé de nombreuses années à s’opposer aux programmes de “recherche scientifique” du Japon, a déclaré ce matin : “Après la Déclaration de Florianopolis d’hier que nous avons accueilli avec joie, le rejet de la proposition japonaise a fait de la 67e réunion de la Commission baleinière internationale un événement historique pour les baleines du monde entier“.

La Déclaration de Florianopolis affirme que l’objectif de la CBI est la conservation des baleines et que l’abattage commercial n’est plus à débattre“, a conclu le Capitaine Watson.[su_image_carousel source=”media: 1234,1235,1236,1237,1238,1239,1240,1241”]