8 millions de tonnes, c’est la quantité de plastique déversée chaque année dans les océans. Soit l’équivalent d’un camion benne toutes les minutes…

La pollution ainsi générée est non seulement responsable de la dégradation des écosystèmes mais affecte aussi directement la faune, avec des conséquences parfois dramatiques. En novembre 2018, une autopsie pratiquée sur un cachalot échoué en Indonésie révélait le contenu de son estomac : 115 gobelets plastique, 25 sacs plastique, 4 bouteilles plastique, 4 tongs et plus de 1 000 fragments de plastique.

Une histoire loin d’être anecdotique malheureusement, puisque le plastique est responsable de la mort de plus d’un million d’animaux par an !

Alors que “seuls” 5% des oiseaux marins avaient ingéré du plastique début des années 60, ils seraient aujourd’hui 80% (90% d’entre eux en ont dans l’estomac). Une étude s’intéressant plus spécifiquement aux albatros nous apprend que la nourriture donnée aux poussins par les adultes comporte en moyenne 70 bouts de plastique par repas…

Fin 2018, une étude portant sur plus de 100 tortues issues des 7 espèces marines connues révélait que toutes étaient contaminées par des plastiques de petite taille (les plus hauts taux de contamination ayant été observés chez les tortues venant de la Méditerranée).

Le plancton, aussi minuscule soit-il, ingère lui aussi des particules de plastique. Un phénomène d’autant plus inquiétant qu’il se trouve à la base de la chaîne alimentaire…

En réalité, de la plus petite à la plus grosse créature, c’est l’ensemble de la vie marine qui est touchée par la pollution plastique. Pollution qui s’étend d’ailleurs jusque dans des endroits aussi reculés que la banquise arctique ou la fosse des Mariannes située à plus de 10 000 mètres de profondeur !

Et bien que les méfaits de cette pollution soient aujourd’hui largement connus et visibles (pas plus tard que le 16 mars dernier, une baleine de Cuvier dont l’estomac comportait 40 kilos de plastique – un triste record – est morte dans d’horribles souffrances sur une plage des Philippines), la production de plastique ne cesse d’augmenter. Elle a explosé durant les dernières décennies (passant de 10 millions de tonnes dans les années 60 à 348 millions de tonnes en 2017) et connaît de nos jours encore une croissance moyenne de +3.7% par an. À tel point que si rien n’est fait, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans d’ici 2050…[su_image_carousel source=”media: 1495,1496″]

QUELS MOYENS D’ACTION ?

REFUSER, RÉDUIRE, RÉUTILISER, RECYCLER

Nous ne parviendrons pas à endiguer la pollution plastique sans changer radicalement nos modes de consommation.

Le réflexe le plus urgent à adopter est de refuser systématiquement les objets jetables et à usage unique qui ne servent en moyenne que quelques minutes mais sont susceptibles de polluer des décennies voire des siècles durant… Ils représentent à eux seuls 50% de la production de plastique !

Concrètement, cela revient à :

  • ne rien consommer qui soit servi dans de la vaisselle jetable
  • demander à ce que votre boisson soit servie sans paille lorsque vous passez commande au café/bar/restaurant
  • emporter vos propres produits d’hygiène lorsque vous séjournez à l’hôtel

Il convient par ailleurs de réduire au maximum notre consommation de plastique en général en optant pour des alternatives réutilisables ou sans plastique chaque fois que c’est possible.

Concrètement, cela revient à :

  • privilégier les produits en vrac aux produits emballés et souvent suremballés
  • remplacer son shampoing en bouteille, dentifrice en tube, …, par une alternative solide et à base de produits naturels (geste loin d’être anodin quand on sait par exemple qu’en France ce sont 476 000 bouteilles de shampoing qui sont vendus chaque jour)
  • opter pour une brosse à dents en bois ou plastique recyclé

Enfin, il convient de réutiliser aussi longtemps que possible (en réparant ou en lui trouvant une nouvelle fonction) le plastique dont nous n’arrivons pas à nous passer et en dernier lieu, de recycler ce qui peut l’être. Mais n’oublions pas qu’un déchet, même jeté dans une poubelle et dans le meilleur des cas recyclé (autrement dit 9% de la production seulement), reste un objet dont la fabrication, et le traitement ou l’élimination génèrent inévitablement de la pollution. Le meilleur déchet restera donc toujours celui qu’on ne produit pas.

Pour une consommation plus responsable, des alternatives au jetable (tote bag, ecocup, …) sont proposées sur notre boutique en ligne.

UTILISER UN SAC DE LAVAGE FILTRANT LES MICROFIBRES

Une pollution plastique dont on parle encore peu mais qui est pourtant d’ampleur est celle issue des textiles synthétiques. Chaque fois qu’un vêtement comportant du polyester, de l’acrylique, de l’élasthanne, …, est lavé en machine, de minuscules fibres que les stations d’épuration ne parviennent pas à filtrer dans leur totalité sont libérées et viennent polluer les cours d’eau et océans.

Selon des chercheurs de l’Université de Californie à Santa Barbara :

  • une veste en fibres synthétiques libère en moyenne 1,7 grammes de microfibres par lavage
  • l’équivalent en microfibres de 500 000 sacs plastique est libéré chaque jour par une ville de la taille de Berlin.

Un geste simple permettant de limiter efficacement cette pollution consiste à utiliser un sac de lavage filtrant les particules. Non seulement les fibres synthétiques libérées n’atteindront pas l’océan (elles seront retenues dans le sac puis jetées dans une poubelle) mais vos vêtements gagneront en longévité en étant préservés des frottements contre le tambour.

En cas de non-utilisation d’un sac filtrant, sachez que la température de l’eau et la vitesse de rotation du tambour au moment de l’essorage sont des facteurs accentuant le risque de pollution. Plus elles seront élevées, plus le risque de détachement des microfibres le sera également.

COLLECTER LES DÉCHETS PRÉSENTS DANS LE MILIEU NATUREL

En ne tenant compte que des déchets pouvant être facilement collectés (de part leur taille suffisamment grande), les plages européennes compteraient une moyenne de 500 à 600 détritus pour 100 m² de plage.

Et bien qu’ils se dégradent dans l’environnement naturel, les déchets ne disparaissent jamais vraiment… Dans le cas du plastique, on assiste à une fragmentation. Lorsque les particules atteignent une taille inférieure à 5mm, on parle de microplastiques (forme de pollution particulièrement insidieuse puisque peu visible et ingérable par de très nombreuses espèces) dont la quantité dans les océans est estimée à plus de 5 000 milliards !

Afin de mettre hors d’état de nuire un maximum de déchets tant qu’ils sont encore faciles à collectés (mais pas inoffensifs pour autant !), Sea Shepherd organise régulièrement des nettoyages à travers le monde. Ces nettoyages ne se concentrent d’ailleurs pas uniquement sur le milieu marin ou le littoral. Les cours d’eau étant les artères des océans et 80% des déchets présents en mer provenant de l’intérieur des terres (avant d’être acheminés jusqu’à l’océan soit par le vent soit par les cours d’eau justement), des nettoyages ont aussi lieu dans les milieux aquatiques.[su_image_carousel source=”media: 1497,1498,1499,1500,1501″]

Vous pouvez vous aussi agir :

  • en participant à un nettoyage organisé prêt de chez vous (suivez l’actualité des groupes locaux sur facebook pour en être informés)
  • en organisant vous-même un nettoyage (selon le milieu, veillez tout de même à ce que la période soit favorable à une intervention sans risque de gêne vis à vis de la faune et de dégradation de la flore)
  • en ramassant les déchets croisés sur votre chemin en toute occasion (lors d’un jogging ou d’une promenade par exemple) et en montrant ainsi l’exemple autour de vous
  • et bien sûr, en n’abandonnant jamais vos déchets dans l’environnement naturel ou dans quelque endroit où le vent ou la pluie pourrait les emporter !