Sea Shepherd suit de près l’affaire de l’exploitant d’ailerons de requins, Gregory Bruce Pearce, depuis août 2016, lorsque son domicile de Rainbow Beach a été perquisitionné et qu’il a été découvert qu’il détenait, en plus d’autres prises illégales, des ailerons de requins très probablement destinés au marché noir.
L’aileron de requin peut atteindre des prix très élevés, alimentant ainsi un commerce dévastateur qui transite principalement par Hong-Kong où s’approvisionnent les restaurants de soupes d’ailerons de requins. La pêche qui consiste à couper l’aileron d’un requin puis à rejeter l’animal vivant en mer est très probablement la pratique qui a le plus grand impact au niveau mondial sur la baisse globale du nombre de requins, puisqu’elle en massacre environ 100 millions chaque année. C’est une pratique répugnante qui doit cesser. Un océan sans requin est un océan mort.
Bien que soumis à 19 chefs d’inculpation dont la possession d’ailerons de requins pêchés alors qu’il était sous contrat avec le gouvernement et qu’il n’avait pas conservé de traces écrites, Gregory Pearce a écopé cette semaine d’une amende de 3500 dollars au tribunal de Gympie, sans qu’aucune condamnation ne soit enregistrée à son casier judiciaire.
Cette réponse molle de notre système de justice n’aide en rien à la préservation de la vie marine menacée par cette pratique écœurante au large de la côte du Queensland. Ne rien inscrire au casier n’est pas dissuasif et Pearce ou d’autres pourront reprendre leurs activités lucratives en tirant profit des requins prisonniers des filets obsolètes et inefficaces du programme de contrôle des requins du Queensland. Nous ne pouvons pas croire que des fonctionnaires et des entreprises seraient traités avec tant de clémence dans d’autres ministères du gouvernement.
Sea Shepherd demande un examen complet des pratiques des contractuels et la mise en place immédiate d’une surveillance effective de leur travail par un programme d’observation indépendant. Il n’est pas tolérable de voir ces graves transgressions prouvées rester impunies. La Nouvelle-Galle du Sud dispose d’un programme de vigie requin, bien que ses niveaux d’observation soient faibles. Le Queensland peut faire tellement mieux en agissant en transparence à travers un programme d’observateurs et la publication régulière de données sur les captures et les prises accessoires.
Sea Shepherd estime que ces activités présumées sont systématiques parmi les contractuels du Programme de contrôle de requins du Queensland depuis des années et qu’elles devraient faire l’objet d’enquêtes et de mesures de dissuasion.
L’Opération Apex Harmony de Sea Shepherd lève le voile sur les pratiques et les dommages provoqués par le programme de contrôle de requins du Queensland depuis quatre ans, et elle se poursuivra jusqu’à la fin des filets destructeurs et des palangres de surface.
Suite à ces comportements illégaux prouvés au sein du programme de contrôle de requins du Queensland, le gouvernement travailliste de l’Etat doit maintenant appliquer son programme électoral qui prévoyait un engagement « pour une étude et une évaluation scientifique continue des mesures non létales de surveillance, de contrôle et de prévention des incidents liés aux requins. » Il n’est pas acceptable de faire une promesse électorale pour ensuite l’enterrer. Le ministre de la pêche, Mark Furner, doit prendre des mesures immédiates pour réparer ce fiasco qu’est le programme de régulation de requins du Queensland.
Le gouvernement du Queensland a peut-être une opportunité à saisir pour se détourner des filets et des palangres et entamer un programme alternatif sérieux de technologies non létales efficaces contre les morsures de requins.