Crédit Photo : Défense des Milieux Aquatiques

La lamproie marine et la grande alose n’ont certes pas le charisme des dauphins et mais elles sont néanmoins des espèces en danger d’extinction et en danger critique d’extinction et méritent une protection effective. Malgré leur situation dramatique, les services de l’État continuaient d’autoriser la pêche ciblée de ces espèces, dans une zone protégée de l’Adour destinée à la protection de ces espèces précisément (zone Natura 2000).

Sea Shepherd France, l’association Défense des Milieux Aquatiques (DMA) et une quinzaine d’associations locales avaient donc obtenu le 18 mars dernier une ordonnance du Tribunal Administratif de Bordeaux suspendant la pêche ciblée de ces espèces.

Le juge avait basé sa décision sur un défaut d’évaluation des incidences des activités de pêche dans une zone protégée et s’appuyait sur la violation du principe de précaution.

Dans un acharnement ubuesque, non seulement l’État a continué d’autoriser la pêche malgré son interdiction mais il s’est pourvu en cassation devant le Conseil d’État pour faire annuler la décision du Tribunal de Bordeaux.

Voilà donc un ministère en charge de veiller à la protection de la biodiversité, qui même rappelé à l’ordre par la Justice, persiste et signe à vouloir la détruire.

L’État a mobilisé toute son énergie et l’argent public, non pas pour répondre à ses obligations réglementaires vis-à-vis d’espèces au seuil de l’extinction, mais pour permettre à ceux qui les détruisent de continuer à le faire.

Pour justifier son positionnement, le ministère de la Transition Écologique a mis en avant :

– le fait qu’aucune étude préalable n’est nécessaire en cas d’autorisation d’activité de pêche dans des zones Natura 2000

– la nécessité de préserver les intérêts économiques.

On aurait pu penser que la préoccupation première d’un ministère en charge de veiller à la préservation des espèces, serait justement… la préservation des espèces et la prévention de ce qui s’apparente à un véritable écocide.

« Si même le ministère en charge de préserver la biodiversité fait passer les intérêts économiques avant celle-ci, peut-être devrait-il simplement être inféodé au ministère de l’Économie. La biodiversité mérite un ministère qui fait de sa préservation une priorité » déclare Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France.

Heureusement, les arguments du ministère n’ont pas convaincu le Conseil d’État qui a rejeté le recours en cassation et confirmé la décision du Tribunal obtenue par SSF et DMA.

Nous nous réjouissons de cette issue mais il est inquiétant que les ONG doivent à ce point batailler pour obtenir de ceux qui sont censés œuvrer à la protection du Vivant, qu’ils respectent les décisions de justice et acceptent de faire le strict minimum pour enrayer la destruction des espèces.

Après une décennie d’exil forcé, il est temps pour moi de tout risquer, de reprendre la mer et de conduire à nouveau une campagne en haute mer. Il est temps pour nous de recommencer à faire des vagues.

Nous ne pouvons pas laisser un seul homme en Islande continuer d’exterminer en série, dans sa folie meurtrière, les rorquals communs pourtant en voie de disparition. Nous ne pouvons pas tolérer que les massacres de dauphins et de globicéphales dans les îles Féroé se poursuivent. Nous ne pouvons pas tolérer que la Norvège et le Japon continuent de tuer illégalement des baleines en toute impunité. Nous devons arrêter ces machines de destruction massive, les navires-usines, qui s’accaparent voracement les poissons du monde.

Rappel des faits : https://m.facebook.com/photo/?fbid=402031408626749&set=a.333328205497070

NB : La décision du Conseil d’Etat a été rendue en août dernier mais nous n’avions pas encore communiqué sur les suites de cette affaire.

 

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