« Préférer ne pas construire, ne pas développer, ne pas organiser ; renoncer même, se fondre humblement dans le décor du paysage pour laisser d’autres formes de vie s’épanouir et constituer leurs mondes ; chérir la gratuité et le don ; prendre soin des plantes et des bêtes sauvages ; consacrer son temps et son talent à protéger et à entretenir des milieux qui n’ont rien à offrir en retour qu’une beauté à couper le souffle, voilà bien de quoi faire trembler les patrons du CAC40. » Virginie Maris

Le milieu marin représente plus de 90% du volume de « notre planète » et souffre d’un manque de connaissance et de reconnaissance. Des millions d’espèces se voient en effet considérées comme des êtres inférieurs, de simples objets incapables de souffrir et dont la vie ne devrait servir que nos propres intérêts.

Les mammifères marins sont particulièrement impactés par les activités humaines et L’IPBES indique que 39% de ceux-ci sont menacés d’extinction. Ceci s’explique par le fait que 3 millions de baleines ont été tuées au cours du 20ème siècle et que près de 90% des populations de dauphins de l’océan indien ont été décimées par l’industrie de la pêche ces 40 dernières années, notamment par les captures qui n’ont rien d’accidentelles. Et il ne faut pas non plus oublier les pressions tierces exercés par les pollutions (sonores, chimiques…) engendrées par les activités humaines.

La situation des dauphins de France et plus particulièrement du Golfe de Gascogne n’est guère plus enviable. En effet, tout laisse à penser que cette population pourrait être décimée d’ici 20 ans par les méthodes pêches de non-sélectives, si rien n’est entrepris.

Et pourtant, il y a 15 ans l’Europe en son ensemble s’était engagée à lutter contre les méthodes de pêches destructrices et non sélectives. Puis en 2010, lors de la conférence de Nagoya, la plupart de ses pays membres s’accordaient sur le fait qu’il fallait tout mettre en œuvre pour qu’en 2020 l’extinction d’espèces menacées connues soit évitée et que leur état de conservation, en particulier de celles qui tombent le plus en déclin, ce soit amélioré.

Ceci est bien entendu est resté lettre morte notamment à cause d’un lobbying intense de l’industrie de la pêche. Nos dirigeants ont bien entendu encore renoncé à leurs engagements et désormais l’Europe s’apprête à allouer une enveloppe de plus de 6 milliards d’euros afin de financer des méthodes de pêche de plus en plus destructrices et de nouveaux bateaux de plus en plus performants tandis que la biodiversité marine est au bord de l’implosion.

Pour toutes ces raisons nous demandons à ce que les subventions européennes ne soient en aucun cas utilisées pour améliorer les performances des flottilles existantes et financer les pêcheries destructives, non sélectives qui mettent en danger les espèces marines ainsi que leurs habitats.

Nous demandons aussi à ce que les subventions européennes soient uniquement utilisées pour mieux connaître et protéger les espèces et les habitats marins via le financement de programmes universitaires et la création d’un réseau d’aires marines intégralement protégées couvrant au moins 50% de la surface maritime européenne. Mais aussi à ce qu’elles puissent servir à financer le contrôle des activités de pêches, des captures et de la bonne application des lois via la collecte de données sur les activités humaines en milieu marin grâce à la mise en place de programmes d’e-monitoring (caméras embarquées).