Commentaire de Jeff Hansen, chef d’expédition, Opération Jeedara 2018

L’équipage du Steve Irwin de Sea Shepherd facilite actuellement une étude d’écologie marine de deux semaines en collaboration avec des scientifiques marins dans les zones reculées du sanctuaire marin offshore des îles de l’Investigator.

La zone de protection de la faune sauvage des îles de l’Investigator est une zone protégée située dans l’archipel de l’Investigator, au large de la côte ouest de la péninsule d’Eyre en Australie du Sud, dans un rayon de 25 à 70 kilomètres au sud-ouest d’Elliston. La zone de protection de la faune sauvage a été décrétée en 2011 aux termes du Wilderness Protection Act 1992 afin de protéger “d’importantes zones d’échouage du lion de mer australien menacé d’extinction et de phoques à fourrure de Nouvelle-Zélande” et l’habitat d’espèces telles que les pétrels à tête blanche, les céréopses cendrés, les Shearwater à queue courte (mouton oiseau) et le wallaby des rochers à pattes noires des îles Pearson. La zone de protection de la faune sauvage est classée zone protégée IUCN de catégorie Ib.

L’Australie du Sud compte 19 parcs marins et 83 zones sanctuarisées. Les limites du parc marin ont été décrétées en 2009, et des plans de gestion déterminés en 2012, dont la mise en œuvre date de 2014, lorsque les restrictions de pêche sont entrées en vigueur dans les zones sanctuarisées. Environ 85 pour cent de la faune marine d’Australie du Sud est unique au monde. En 2012, le réseau de parcs marins d’Australie du Sud a été dédié à la préservation à long terme de cette importante biodiversité.

Les études marines prendront place au large des îles de Top Gallant, Ward, Flinders et Pearson, qui font toutes partie de la zone de protection de la faune sauvage de l’archipel de l’Investigator. Ces îles se sont formées il y 8750 à 10500 ans à la suite de la montée du niveau des mers, au début de l’Holocène.

Les scientifiques effectueront jusqu’à quatre plongées quotidiennes sur chaque site insulaire, afin de comparer leurs études marines avec des données antérieures (mesurant la taille, l’abondance, la biodiversité, etc.) afin de vérifier si les sanctuaires donnent des résultats.

Le poisson-zèbre (ou daurade rayée) atteint 51 cm et se trouve fréquemment dans les récifs rocheux des eaux côtières peu profondes jusqu'à 20 m de profondeur - Zone du sanctuaire des îles Pearson (Photo: Sea Shepherd/Tim Watters)Le poisson-zèbre (ou daurade rayée) atteint 51 cm et se trouve fréquemment dans les récifs rocheux des eaux côtières peu profondes jusqu’à 20 m de profondeur – Zone du sanctuaire des îles Pearson (Photo: Sea Shepherd/Tim Watters)

Les îles Pearson constituent le joyau du réseau de parcs marins d’Australie du Sud, dont les terres forment une zone de protection de la faune sauvage, entourées d’une zone de sanctuaire marin, eu égard à la richesse de la biodiversité qui l’habite.

Les îles Pearson présentent une signification exceptionnelle pour la préservation. La spectaculaire île Pearson émerge abruptement jusqu’à une altitude de 200 mètres. Les eaux sont abondamment occupées par de grands poissons comme les requins blancs, les émissoles gommées, Achoerodus gouldii, poissons arlequins, Paraplesiops meleagris et d’invertébrés comme les coraux mous et les éponges, alors que les îles abritent des oiseaux migrateurs et la plus grande colonie de reproduction de petits pingouins d’Australie du Sud. Les abritent en outre les charismatiques lions de mer australiens menacés d’extinction, des phoques à fourrure de Nouvelle-Zélande ainsi que des dragons de mer.

Un poisson napoléon et des algues fucoïdes ont été repérés dans la zone du sanctuaire de l'île Pearson après notre toute première plongée d'étude lors de l'Opération Jeedara 2018 ! (crédit photo: Sea Shepherd - Tim Watters)Un poisson napoléon et des algues fucoïdes ont été repérés dans la zone du sanctuaire de l’île Pearson après notre toute première plongée d’étude lors de l’Opération Jeedara 2018 ! (crédit photo: Sea Shepherd – Tim Watters)

Dans les zones de sanctuaire en place comme au large de l’île Kangaroo, des espèces comme le homard de rocher du sud, trois à quatre fois plus gros que qui se trouvent hors des zones sanctuarisées (où les activités de pêche sont autorisées) ont été découverts, et ceci seulement un peu plus de deux ans après l’entrée en vigueur du sanctuaire. Qu’il s’agisse de poissons ou de crustacés, plus l’espèce peut croître, plus elle pond d’œufs, soulignant une fois encore l’importance essentielle des sanctuaires marins. C’est pourquoi de nombreux pêcheurs soutiennent les sanctuaires marins lorsqu’ils constatent que leurs bienfaits débordent des limites des zones sanctuarisées.

Nos océans assurent deux sur trois de chaque respiration de l’humanité ; en d’autres termes, ils constituent notre principal système de survie. En revanche, nos océans sont en grand danger tout autour du globe, sachant qu’un océan sain dépend de la richesse de sa biodiversité. Il est essentiel de préserver des sanctuaires de faune marine pour la survie de nos océans, en particulier pour des espèces comme le malicieux lion de mer Australien, malgré tout menacé d’extinction.

Un Achoerodus gouldii atteint 1,75 mètre ; profondeurs jusqu'à 40 mètres - très curieux de nature ! (Crédit photo : Sea Shepherd - Tim Watters)Un Achoerodus gouldii atteint 1,75 mètre ; profondeurs jusqu’à 40 mètres – très curieux de nature ! (Crédit photo: Sea Shepherd – Tim Watters)

Notre faune marine, qui maintient nos principaux systèmes de survie dans les océans, doit disposer d’un refuge sûr, de lieux où se reposer, se rétablir, atteindre sa pleine maturité, se reproduire et en un mot prospérer. Préserver des zones sanctuarisées pour la faune marine profite à l’ensemble de l’humanité, qu’il s’agisse des secteurs de l’éco-tourisme, de la pêche ou de la capacité pour la planète d’assurer la vie.

Nos océans peuvent se rétablir, si cette chance leur est donnée ; les sanctuaires marins offrent cette chance aux océans et à leur précieuse faune marine.

Sea Shepherd espère que les sanctuaires marins protégés nous offriront un jour un aperçu de ce que nos océans étaient avant nous.

Un Horseshoe Leatherjacket (ou Purple People Eater) atteint 70 cm, se trouve dans les eaux littorales et les récifs rocheux ! Photo prise hier dans les îles Pearson (crédit photo: Sea Shepherd - Tim Watters)Un Horseshoe Leatherjacket (ou Purple People Eater) atteint 70 cm, se trouve dans les eaux littorales et les récifs rocheux ! Photo prise hier dans les îles Pearson (crédit photo: Sea Shepherd – Tim Watters)

Sea Shepherd remercie tous ses soutiens qui font partie de notre vision pour défendre, préserver et protéger nos océans partout dans le monde, pour l’amour de la nature et pour défendre notre principal système de survie.

Merci d’avoir rendu possible l’Opération Jeedara 2018, notre campagne ininterrompue pour la défense de la Grande baie australienne.