Sea Shepherd Allemagne patrouille dans les eaux de la mer Baltique depuis le mois d’avril dans le cadre d’une opération secrète. L’équipage du patrouilleur Emanuel Bronner mène des opérations de surveillance et consigne ses observations sur les filets maillants utilisés dans les zones marines protégées qui abritent des marsouins communs.

L’objectif de la campagne Perkunas est la protection des marsouins communs, une espèce menacée de disparition. Avec seulement 500 individus recensés, les scientifiques considèrent que, pour que la population de marsouin commun de la mer Baltique se reconstitue, pas plus de deux animaux ne doivent être tués lors de prises accessoires chaque année. Or, le nombre réel de marsouins tués lors de prises accessoires s’élève à sept au minimum selon les statistiques connues. Les prises accessoires dans les filets de pêche représentent la principale menace pour les marsouins. Mais malgré cela, la pêche au filet maillant est autorisée, même dans les zones marines protégées.

Mise à l’eau du ROV depuis le Emanuel Bronner pour l’observation et la recherche de filets maillants. Photo par Sea ShepherdMise à l’eau du ROV depuis le Emanuel Bronner pour l’observation et la recherche de filets maillants. Photo par Sea Shepherd

Cette campagne est particulière, c’est la première fois que Sea Shepherd utilise un ROV, un véhicule sous-marin téléguidé capable de repérer la présence de filets dans les zones protégées. Même s’il est bien connu que les marsouins, les phoques et les oiseaux de mer se prennent dans les filets maillants, les pêcheurs prétendent le contraire et rapportent des chiffres sous-évalués des prises accessoires. Ils sont bien conscients que les méthodes de pêche utilisées ne sont pas durables et qu’il se peut qu’elles soient interdites dans un futur proche si trop d’espèces non ciblées finissent dans leurs filets. C’est la raison pour laquelle ils essaient bien souvent de dissimuler les prises accessoires de marsouin commun. Avec le ROV, nous pouvons voir à distance ce qu’il y a dans les filets, et nous ne dépendons plus des informations que les pêcheurs veulent bien nous donner. Le public a le droit de savoir ce qui arrive aux espèces protégées de la mer Baltique.

Conformément à la Directive Habitats de l’UE, les États membres doivent mettre en œuvre des mesures de protection des espèces dans leurs législations nationales. Malheureusement, ce n’est pas le cas, comme on peut le voir dans l’exemple des filets maillants. Depuis plus de 20 ans, les scientifiques rapportent que, pour sauver la population de marsouins de la mer Baltique de l’extinction, le nombre de marsouins tués lors de prises accessoires doit être quasi nul. Cependant, il n’y a pas d’interdiction totale des filets maillants dans les zones protégées pour les marsouins communs.

Surveillance d’un filet semi-dérivant avec le robot sous-marin. Photo par Sea ShepherdSurveillance d’un filet semi-dérivant avec le robot sous-marin. Photo par Sea Shepherd

Nous n’avons plus le temps de tergiverser au sujet des solutions à apporter : les marsouins n’ont plus le temps. Nous nous devons d’agir maintenant. Nous nous battons pour la faune marine dans la mer Baltique depuis maintenant deux ans. Nous demandons l’interdiction de l’utilisation de méthodes de pêche destructives dans les zones protégées par la Directive Habitats de l’UE et dans les zones marines protégées existantes. Nous sommes déterminés dans nos revendications, et nous continuerons à nous battre pour la vie marine dans la mer Baltique.

Le marsouin commun en voie de disparition dans la mer Baltique est, avec seulement 500 individus recensés, le symbole de notre campagneLe marsouin commun en voie de disparition dans la mer Baltique est, avec seulement 500 individus recensés, le symbole de notre campagne