Aujourd’hui à Dili, Timor Oriental, le ministre de l’agriculture et de la pêche, Estanislau Aleixo da Silva, a suspendu la licence de pêche de Hong Long Fisheries dans les eaux du Timor Oriental alors qu’une enquête est en cours concernant l’entreprise et ses activités de pêche. Sea Shepherd tient à saluer cette décision courageuse de la part du ministre de l’agriculture et de la pêche.

Cette suspension a été prononcée sur la base d’informations fournies par l’Indonésie, pays voisin, informations concernant uniquement la société elle-même et non ses activités de pêche ciblant des tonnes de requins et confirmées lors d’un raid ce mois-ci. L’enquête tourne autour de l’immatriculation d’une grande partie des navires, ces derniers violant potentiellement l’article 92 de la CNUDM, selon lequel un navire ne peut naviguer sous le pavillon de plusieurs États. Le cas échéant, le navire est considéré comme n’ayant ni nationalité, ni pavillon, et est assimilé à un navire pirate. L’enquête se penche également sur de possibles liens avec d’autres navires connus de la Hong Long Fisheries impliqués dans des activités de pêche illégale.

Le Fu Yuan Yu 9608 remontant son filet à bord. Photo Jake Parker/Sea Shepherd

L’action du gouvernement fait suite à la seconde polémique émergeant cette année autour de cette flotte de navires. Le 9 septembre, cette dernière avait été repérée en train de cibler des requins lors d’un raid conjoint de la Police nationale du Timor Oriental (PNTL) et de Sea Shepherd. Sea Shepherd avait envoyé son navire l’Ocean Warrior traquer et démasquer les navires de la Hong Long Fisheries avec l’intention de dévoiler à la population du Timor Oriental ce qu’il se passait au large de ses côtes.

À l’aide notamment des informations détaillées fournies par l’Indonésie, une enquête est actuellement en cours, menée par la PNTL, afin de déterminer ce que ces navires transportaient et de savoir si des espèces de requins protégées ont été ciblées.

Sea Shepherd est d’ores et déjà en possession de documents prouvant que des espèces protégées listées dans les annexes I et II de la CITES se trouvaient à bord et a remis ces preuves aux enquêteurs de la PNTL.

“Pour moi, il ne fait aucun doute que les navires de la Hong Long Fisheries agissent en toute illégalité et violent les conditions de la licence de pêche accordée en toute bonne foi par le ministre de la pêche du Timor Oriental”, a déclaré Gary Stokes, directeur de campagne de l’Opération Apex Harmony 2017 – Timor Oriental.

Mais les navires de la Hong Long Fisheries ne sont pas les seuls. L’équipe de l’Ocean Warrior a également rassemblé les preuves d’une autre flotte, disposant elle aussi d’une licence de pêche, utilisant des filets dérivants proscrits par la législation internationale. Les informations détaillées à ce sujet ont également été transmises à la PNTL.

Le navire Ocean Warrior de Sea Shepherd se tient à la disposition du gouvernement du Timor pour lui apporter son aide si besoin.

Le Fu Yuan Yu 9608 remontant un requin de plus pris dans leur filet. Photo Jake Parker/Sea Shepherd