Une opération menée en partenariat avec le gouvernement gambien pour lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) en Afrique de l’Ouest, qui a déjà permis l’arrestation de trois chalutiers industriels pour un certain nombre de délits de pêche, a conduit à l’arrestation d’un quatrième chalutier par les forces de l’ordre représentant le ministère gambien de la Pêche et la marine gambienne présentes à bord du Sam Simon de Sea Shepherd.

L'inspecteur des pêches gambien examine l'historique d’itinéraire du Niam Niokho

Le 11 septembre, le navire de pêche Niam Niokho a été arrêté par les inspecteurs de pêche gambiens et la marine gambienne, avec le soutien de l’équipage de Sea Shepherd, pour plusieurs chefs d’accusation de pêche dans la zone de gestion spéciale de neuf milles marins de la Gambie réservée aux pêcheurs artisanaux le mois dernier.

Un soldat de la marine gambienne à bord du Niam Niokho

Les incursions ont été confirmées à la fois par le journal de pêche du navire et par le journal de l’observateur du ministère de la Pêche. Des observateurs représentant l’État gambien accompagnent de nombreux bateaux de pêche au large des côtes du pays et servent de contrepoids aux informations consignées par les capitaines des navires.

Un soldat de la marine gambienne à bord du Niam Niokho

La biodiversité est particulièrement abondante dans les eaux gambiennes, car le pays est situé au confluent du fleuve Gambie, riche en nutriments, et du courant des Canaries. Les vies de plus de 200 000 Gambiens dépendent directement ou indirectement de la pêche locale, tandis que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (ONUAA) estime que plus de 46 % des populations de poissons étudiées dans la zone Atlantique Centre-Est souffrent de surpêche.

Le conducteur d'un petit bateau de Sea Shepherd intercepte le Niam Niokho

La sardinelle et d’autres espèces de petits pélagiques représentent une ressource cruciale pour les Gambiens. C’est pourquoi le ministère de la Pêche et des ressources aquatiques a instauré une zone de gestion spéciale de neuf milles marins visant à préserver les eaux fréquentées par les pêcheurs artisanaux. Mais des chalutiers s’approchent régulièrement des côtes et les pêcheurs artisanaux se plaignent quotidiennement au ministère, lui demandant une compensation pour les filets perdus à cause des chalutiers qui renversent leurs embarcations. Ces incursions quotidiennes participent également à la diminution brutale des populations de sardinelles.

Les pêcheurs artisanaux manifestent leur soutien aux mesures d'application de la législation dans le domaine de la pêche

L’Opération Défense des côtes gambiennes a permis de capturer quatre chalutiers, dont trois ont participé à des activités de pêche dans une zone spéciale réservée aux communautés locales qui dépendent des ressources du littoral pour subvenir à leurs besoins. Le radar du Sam Simon montre maintenant que les chalutiers naviguent loin de la zone protégée, ce qui permet aux populations de poissons subissant une forte pression de se rétablir. Ces quatre arrestations, et l’effet dissuasif qui a suivi, montrent que les décisions du ministre de la Pêche et des ressources aquatiques en matière de lutte contre les opérations illégales ont une véritable influence sur la population locale“, a déclaré Peter Hammarstedt, directeur des campagnes de Sea Shepherd Global.

Un membre de la marine gambienne à bord du Niam Niokho avec le Sam Simon en arrière-plan

Baptisé “Opération Défense des côtes gambiennes“, le partenariat de Sea Shepherd avec la Gambie marque la coopération d’un septième État côtier africain à une politique conjointe d’abolition de la pêche illégale autour du continent africain.

La marine gambienne embarque le bateau de pêche Niam Niokho en mer

Le Niam Niokho est actuellement détenu dans le port gambien de Banjul.

Depuis 2016, Sea Shepherd collabore avec les gouvernements du Gabon, du Libéria, de Sao Tomé-et-Principe, de la Tanzanie, du Bénin et de la Namibie pour lutter contre la pêche INN en mettant à la disposition des États côtiers africains des navires civils de patrouille en mer qui aident les autorités à faire respecter les lois et règlements en matière de pêche et de protection de la mer dans leurs eaux territoriales. À ce jour, ces partenariats uniques ont permis l’arrestation de 36 navires pour pêche illégale et autres crimes liés à la pêche.