Les bénévoles de Sea Shepherd qui surveillent la station baleinière “Hvalur hf” à Hvalfordur, en Islande, ont documenté l’abattage d’une baleine bleue, une espèce menacée, dans la nuit du 7 juillet. Ce rorqual était la 22ème baleine d’une espèce menacée tuée et dépecée par la société baleinière commerciale de Kristján Loftsson, depuis le 20 juin, pour être exportée au Japon.[su_image_carousel source=”media: 1601,1602,1603,1604,1605,1606,1607,1608″]

Bien que les 21 premières baleines tuées étaient des rorquals communs, une espèce également menacée – que le gouvernement islandais a permis à la société de M. Loftsson de massacrer malgré son statut d’espèce menacée et le moratoire international sur la chasse commerciale à la baleine – ils n’ont aucune autorisation pour tuer des baleines bleues.

Aucune autre nation, pas même le Japon ou la Norvège, ne tuent de rorquals communs et il n’y a pas eu une seule baleine bleue harponnée par qui que ce soit depuis 50 ans jusqu’à celle-ci, harponnée par le Hvalur 8.

Les employés de la station baleinière de M. Loftsson ont pris la pose pour des photos à côté et même sur la baleine, signe qu’ils savaient pertinemment qu’il s’agissait d’une baleine bleue rare. Kristján Loftsson a ensuite donné l’ordre à ses employés de dépecer la baleine, comme s’il s’agissait d’un autre rorqual commun. La viande, la peau, les os et la graisse étant désormais mélangés avec ceux des autres rorquals communs chassés précédemment, il sera extrêmement difficile, voire impossible de l’identifier lors d’éventuelles inspections par les autorités.

La Commission Baleinière Internationale (CBI) a interdit toutes les activités commerciales de chasse à la baleine. Les baleines bleues et les rorquals communs sont protégés par la Convention Internationale sur le Commerce des Espèces Menacées (CITES).

Les photos et vidéos prises par l’équipe de Sea Shepherd UK (Royaume-Uni) sur le terrain, à proximité de la station baleinière, rendent possible l’examen des facteurs d’identifications des espèces comme la couleur et les motifs de la peau, la couleur des fanons, la forme de la nageoire dorsale et caudale. D’après plusieurs experts scientifiques, spécialistes de l’identification des baleines, contactés par Sea Shepherd, il ne fait aucun doute qu’il s’agit bien d’une baleine bleue.

Bien que je ne puisse pas totalement écarter la possibilité que ce soit un hybride, je ne vois aucune caractéristique qui suggèrerait cela. D’après les photos, toutes les caractéristiques d’une baleine bleue sont présentes ; cela implique – notamment le motif de coloration – qu’il n’y a quasiment aucune chance qu’un observateur expérimenté ait pu confondre en mer cette espèce avec une autre” – Dr Phillip Clapham, NOAA Centre scientifique des pêcheries d’Alaska.

Le capitaine Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, en appelle aux autorités islandaises pour mettre un terme aux crimes contre l’environnement de Kristján Loftsson. “Cet homme doit être empêché de violer implacablement, comme il le fait, les lois internationales de conservation et de porter un tel discrédit à la nation islandaise. Il ne saurait y avoir aucune justification légale pour un tel crime“.

Le capitaine Paul Watson a passé plus d’un demi siècle à protéger les baleines. Après avoir vu les photos et vidéos prises par ses équipes en Islande il a déclaré : “J’ai vu de nombreuses baleines bleue à la surface et plongé avec elles sous la surface en Australie de l’Ouest, au large de la Californie, dans l’océan Austral et dans les eaux de Terre-Neuve. Je sais reconnaître une baleine bleue lorsque j’en vois une et cette baleine massacrée par Kristján Loftsson est bien une baleine bleue“.

Le leader des opérations de Sea Shepherd UK, Rob Read a dit : “Le crime commis contre cette baleine emblématique doit donner lieu à une enquête approfondie par des inspecteurs indépendants, avec des échantillons d’ADN pris sur la viande et les restes stockés dans la station baleinière et les entrepôts de M. Loftsson puisque la baleine a été dépecée et retirée de la vue pour potentiellement cacher les preuves puisque M. Loftsson n’a aucune autorité (même en Islande) pour tuer une baleine bleue. En plus, des échantillons d’ADN environnemental devraient être prélevés sur les équipements et les containers de la station baleinière pour rechercher des traces d’ADN de baleine bleue, au cas où les parties dépecées auraient été évacuées pour masquer cette dernière atrocité“.

Sea Shepherd a une équipe sur le terrain depuis le début du massacre des rorquals communs le 20 juin. Leur but est de documenter chaque prise de baleine pour la totalité de la saison de chasse.