Dans la nuit du 19 au 20 mars, nos équipes ont filmé les chalutiers Jérémi Simon et Prométhée en train de remonter un dauphin tué par leur chalut. Nous avions déjà filmé cette même paire de chalutiers en février 2018 avec deux dauphins capturés.

Ces bateaux, comme tous ceux immatriculés aux Sables d’Olonne et/ou basés à Saint Gilles Croix de Vie refusent d’embarquer des observateurs indépendants. Le gouvernement trop complaisant se rend complice d’un carnage en règle d’espèce protégée en autorisant des méthodes de pêche destructrices en zone sensible sans imposer d’observateurs pour faire état des dégâts causés sur les dauphins et sur la vie marine. Une situation intolérable qui dure depuis 30 ans et qui atteint des proportions encore jamais vues. 1100 cadavres décomptés sur nos plages depuis fin décembre, soit environ 5 fois de dauphins tués en mer en l’espace de trois mois seulement !

Les pingers “répulsifs acoustiques censés éloignés les dauphins”, loin d’être la panacée pour de multiples raisons sont néanmoins avancés par les pêcheurs et notamment José Jouneau, Président du Comité des Pêches de la Loire, comme la preuve que les pêcheurs sont de bonne volonté puisque d’après lui, tous les chalutiers en sont équipés cette année. Pour avoir assisté à plusieurs remontées de chaluts ces dernières semaines, nous pouvons affirmer, vidéos à l’appui, que quasiment aucun de ceux que nous avons rencontré dans le Golfe de Gascogne n’est équipé de pingers.

Comme nous l’avons découvert il y a deux nuits, il semblerait que même lorsque les pingers sont embarqués, cela ne veut pas pour autant dire que les pêcheurs les utilisent. Les pêcheurs du Jérémi Simon et du Prométhée n’ont installé leurs pingers qu’après avoir remonté le dauphin dans le chalut devant nos caméras.

Enervés par notre présence, les pêcheurs ont appelé le CROSS (Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage) pour se plaindre “que nous ne les laissons pas travailler” et nous ont dans le même temps, menacés. Ils ont également fait des manœuvres d’intimidation avec leur bateau comme c’est souvent le cas avec les paires de chalutiers que nous surveillons.

Va-t-il falloir attendre que nos équipes prennent vraiment un coup de fusil pour que le gouvernement réagisse et prenne les mesures qui s’imposent ? Nous demandons à ce que ces méthodes de pêche (chalut, filet, senne) soient interdites sur les zones fréquentées par les dauphins. Aucune mesure moins radicale que celle-là n’endiguera le problème. Nous sommes déterminés à poursuivre cette opération chaque hiver s’il le faut, jusqu’à ce que l’État propose enfin des solutions à la hauteur de l’enjeu. Nous rappelons que les dauphins sont une espèce protégée au niveau européen et la France s’est engagée à tout mettre en œuvre pour réduire leurs captures.

Le Ministre de la Transition Ecologique Monsieur De Rugy, doit donner une conférence de presse sur le sujet le 22 mars à La Rochelle. Espérons qu’il produira autre chose que les vaines déclarations d’intentions auxquelles nous ont habituées tous ses prédécesseurs.

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