Le 8 août, les autorités gabonaises qui travaillent à bord du Bob Barker de Sea Shepherd ont procédé à l’arrestation de deux chalutiers qui transportaient plus d’une tonne métrique de raies et de nageoires de raies dans les eaux du Centre Ouest de l’Afrique.

Au cours d’une inspection de routine du chalutier local, le GuoJi 826, menée dans le cadre de l’Opération Albacore V – une collaboration entre le gouvernement gabonais et Sea Shepherd dans la conduite de patrouilles conjointes en mer ayant pour objectif de mettre un terme à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) – les inspecteurs de pêche ont découvert une capture comprenant deux espèces de raies interdites à la pêche, dont l’une à laquelle les nageoires avaient été coupées. Les inspecteurs ont également mis la main sur cinq tonnes métriques de poissons-chats de mer à tête rugueuse, une espèce dont la pêche est interdite dans les eaux gabonaises.

L’abordage du chalutier voisin, le Guoji 866, a conduit à la découverte de nageoires de raies supplémentaires, le capitaine ayant révélé aux enquêteurs que davantage de caisses de nageoires se trouvaient dans la cale frigorifique, dissimulées sous d’autres cartons de poissons.

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Afin de garantir que les preuves ne puissent être ni altérées, ni détruites, l’honorable Biendi Maganga-Moussavou, ministre gabonais de la pêche, a ordonné que les Guo Ji 826 et Guo Ji 866 soient placés sous arrêt et escortés par la marine gabonaise et le Bob Barker jusqu’au port de Libreville.

Une investigation plus poussée menée après l’arrivée au port a mis à jour un total de 40 caisses (800kg) de raies et de 13 caisses (260 kg) de nageoires, comptant notamment la Dasyatis margarita, une espèce protégée et menacée d’extinction.

« L’arrestation de ces deux chalutiers souligne la nécessité de continuer à mener des contrôles des pêches en mer malgré la pandémie. Ces crimes n’ont pu être détectés que grâce à la diligence des autorités chargées de l’application de la loi au Gabon, assistées par l’équipage du Bob Barker de Sea Shepherd, qui poursuivent courageusement leurs activités au large, malgré la crise du COVID-19 », a déclaré Byron Carter, capitaine du Bob Barker.

Depuis 2019, la découpe des ailerons et des nageoires de requins, de raies et de rajidés a été strictement interdite dans les eaux gabonaises.

Sea Shepherd Legal, un cabinet de loi environnementale associé à Sea Shepherd, soutient actuellement le gouvernement gabonais dans la création du premier sanctuaire pour requins africains.

« Sea Shepherd félicite le leadership du Gabon pour la protection des requins et des raies, ainsi que pour sa volonté de continuer à faire observer l’application des règles de pêche en mer en période de pandémie. Les braconniers opèrent sans relâche, même en temps de pandémie. Il en va de même de notre vaillante coalition d’inspecteurs des pêches, d’éco-gardes et de la Marine du Gabon avec l’équipage de Sea Shepherd », a déclaré Peter Hammarstedt, Directeur des campagnes de Sea Shepherd.

À propos de l’Opération Albacore

On estime qu’entre 11 et 26 millions de tonnes de poissons sont attribués à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) chaque année. Les pays en voie de développement sont particulièrement vulnérables face à cette pratique : jusqu’à 40 % du poisson pêché dans les eaux Centre Ouest d’Afrique sont le fait d’exploitants criminels.

En 2016, Sea Shepherd s’est associé au gouvernement gabonais dans le cadre de la première Opération Albacore. La collaboration compte à son actif des centaines d’inspections en mer de navires de pêche ainsi que les arrestations ultérieures de 12 navires de pêche illégale. Le partenariat inclut le Département pour la Pêche et l’Aquaculture du Gabon, la Marine gabonaise et l’Agence des parcs nationaux du pays.

Depuis 2016, Sea Shepherd travaille en collaboration avec les gouvernements du Gabon, du Libéria, du Sao Tomé-et-Principe, du Bénin et de Tanzanie pour combattre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) en mettant à la disposition des états africains côtiers des navires civils de patrouilles en mer, de façon à ce que les autorités puissent appliquer les réglementations et les lois de conservation ayant trait à la pêche dans leurs eaux souveraines. À ce jour, ces partenariats, uniques en leur genre, ont conduit à l’arrestation de 54 navires dans le cadre d’une pêche illégale ou d’autres crimes associés.