L’orque qui s’est aventurée dans la Seine en franchissant l’estuaire du Havre à la mi-mai, n’en est jamais ressortie. Sa fin tragique survenue près de deux semaines après sa « sortie de route » aurait-elle pu être évitée ? S’il n’y a pas de réponse catégorique à cette question, une certitude cependant : trop peu a été fait, trop tard. Or, aujourd’hui, la communication du groupe de « spécialistes » missionné par l’État ne reconnait aucunement qu’il y a eu des erreurs fondamentales commises, un véritable défaut d’appréciation et un manque d’expertise ciblée. Ce refus d’autocritique laisse craindre, qu’on ne sera pas capables de faire mieux si un cas similaire se reproduit. Il est à notre sens primordial, de comprendre pourquoi nous avons failli et de tirer les enseignements de cet épisode tragique. Plus que la pollution de la Seine et la maladie, c’est une mentalité clanique de certains scientifiques et associations, qui, englués dans l’inaction et sans être de réels spécialistes, ont voulu faire de cette orque « leur chasse gardée ». S’il n’est pas répréhensible d’être dépassé par une situation inédite, il est en revanche impardonnable de feindre d’en avoir la maîtrise, dans le seul but d’en conserver l’exclusivité.   

Vétérinaires et cétologues, français et internationaux avec qui nous sommes entrés en contact ces derniers jours ont assisté impuissants à ce qui se passait, effarés que rien n’ait été entrepris dès que l’orque a été signalée dans la Seine. Ces experts qui ont une réelle connaissance des orques vivantes, (expertise très différente de celle des cétacés échoués morts), doivent être consultés par l’État afin de mettre en place un protocole d’urgence qui permettra de réagir de façon adéquate si une situation semblable venait à se reproduire. 

Pour cela, l’État doit réaliser un retour d’expérience lucide, ce que cet écrit a pour but d’aider à faire. Au regard de la grande réactivité et de la transparence totale de la Préfecture de Seine Maritime à notre égard dès que nous avons été en contact, il est certain, qu’en s’ouvrant sur un réseau d’experts vraiment légitimes sur le sujet, l’État sera en mesure de permettre le déploiement d’un protocole de sauvetage efficace à l’avenir. Tout le monde aurait à y gagner et cela permettrait au moins, que cette orque ne soit pas morte en vain. 

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