Communiqué de presse / 12 février 2025
Une annonce du Loro Parque publiée le 11 février 2025 laisse entendre que les deux orques du Marineland, Wikie et Keijo allaient y être transférées très prochainement.
Si cela s’avérait être le cas, il s’agirait d’une trahison fondamentale de l’esprit de la loi française sur le bien-être animal qui entrera en vigueur l’année prochaine et qui vise à mettre un terme à la captivité des cétacés et en aucun cas à l’exporter vers d’autres structures commerciales où les animaux subiraient le même genre d’exploitation, dans des conditions de détention possiblement pires que celles qu’ils ont connues en France.
En ce sens, nous avons remis au Ministère de la Transition écologique, un rapport détaillé sur les conditions terribles de détention à Loro Parque où quatre orques sont décédées ces quatre dernières années. Loro Parque fait également l’objet d’une plainte concernant l’orque Morgan née en milieu naturel et qui n’était pas destinée à faire des spectacles et encore moins à servir à la reproduction. Loro Parque ne cache d’ailleurs pas ses intentions de faire se reproduire l’orque Wikie, perpétuant ainsi la souffrance à laquelle la loi française entend mettre un terme.
Le cas de l’orque Morgan :
À la date de publication, Morgan est toujours au Loro Parque. Elle y a été confrontée à toute une série de problèmes, notamment :
- Les agents pathogènes, pour lesquels il n’y a pas eu d’enquête, et les maladies infectieuses. Par exemple, la candidose, une infection fongique généralement associée chez les cétacés captifs à une utilisation excessive d’antibiotiques et/ou à un traitement excessif de l’eau, qui se développe chez les cétacés immunodéprimés et qui a été impliquée dans la mort d’orques en captivité
- Un nombre sans précédent d’attaques par d’autres orques (plus de 90 attaques ont été enregistrées en environ 70 heures), y compris des éperonnages, des morsures (plus de 350 marques de morsures ont été photographiées) et un harcèlement sévère au point que Morgan tente d’éviter les altercations en se hissant hors de l’eau sur les rebords en béton entourant les réservoirs
- Des comportements répétitifs anormaux (appelés stéréotypies) entraînant des blessures et des automutilations telles que des dommages permanents extrêmes aux dents de Morgan (plus de 75 % de dommages, y compris des dents complètement fendues)
- Des affirmations selon lesquelles elle est sourde (bien qu’elle ait reçu un certificat de bonne santé avant d’être transportée à Loro Parque)
- Un manque d’attention à l’égard de l’environnement.
Depuis près d’un an, Sea Shepherd France travaille sur des solutions alternatives qui garantiraient la fin de l’exploitation des cétacés et l’instauration de conditions de vie plus respectueuses des besoins physiologiques et cognitifs ainsi que du bien-être général des animaux, conformément à la loi française.
Après avoir proposé un lieu pour la création d’un sanctuaire en France (lieu pour lequel le ministère des Armées a opposé un veto), nous proposons aujourd’hui, en coordination avec d’autres associations et experts internationaux, des alternatives de sanctuaire en Europe. Ces projets de sanctuaires sont déjà bien avancés et ne se heurtent qu’à des verrous administratifs que la coopération européenne pourrait très bien lever.
La France pourrait dans ce dossier, initier un élan européen permettant de relever les défis auxquels sont confrontés d’autres pays de l’Union, en lien avec la nécessaire fin de la captivité des cétacés, sujet qui mobilise particulièrement les opinions publiques et les médias européens.
Les équipes de Sea Shepherd France, accompagnées des experts internationaux en question, tiendront une conférence de presse le jeudi 13 février 2025, à la suite de leur réunion avec le cabinet de la ministre de la Transition écologique
