Texte de Lamya Essemlali
Présidente de Sea Shepherd France
Aujourd’hui s’est tenue à l’Hôtel de Ville de Paris la cérémonie d’attribution de la citoyenneté d’honneur au capitaine Paul Watson.
Paul étant toujours incarcéré dans une prison groenlandaise, j’ai eu l’honneur de recevoir ce titre pour lui, des mains de Madame la mairesse Anne Hidalgo, et en présence de son épouse Yana Watson.
L’auditoire de près de 200 personnes nous a gratifiés d’une longue standing ovation qui m’a touchée bien plus que les mots ne peuvent l’exprimer, parce qu’au-delà de Paul, ce sont les baleines et c’est l’innocence de l’enfance qui sont portées aux nues. En effet, au-delà du personnage du capitaine, un « héros » médiatique, c’est le papa d’un enfant de 8 ans qui est emprisonné pour avoir sauvé des baleines. Tiger Watson, présent dans l’auditoire, une baleine en peluche dans les bras, a pu sentir la salle vibrer d’émotion, il a pu voir les honneurs qui sont faits à Paul, lui qui pleurait devant les images de son père menotté et traité comme un criminel. Le message que les adultes envoient aux enfants, l’histoire qui s’écrit aujourd’hui pour les générations futures à travers l’affaire Paul Watson illustre deux visages opposés de l’Humanité, capable du pire mais aussi du meilleur. Tiger, privé de son papa depuis bientôt 5 mois et à qui nous ne pouvons pas dire quand, ni s’il reviendra, a vu le pire.
Aujourd’hui, il a aussi vu le meilleur. Cette démonstration d’amour vient panser la blessure de l’enfance, celle de Tiger mais aussi celle de l’enfant qui vit en chacun(e) d’entre nous. « Fluctuat nec mergitur » au-delà de la devise de Paris, c’est toute notre humanité qui tangue et dans cette tempête, c’est le courage de certain(e)s, connus ou anonymes, qui fait qu’elle ne sombre pas.
Paris marque l’histoire de l’océan aujourd’hui mais la vérité, c’est que la France, elle, a peur. La lettre de Paul Watson au président Emmanuel Macron envoyée il y a plusieurs semaines lui demandant la citoyenneté, cette véritable déclaration d’amour à la France avec laquelle Paul a depuis des décennies des attaches très fortes, cette lettre reste sans réponse de la part du président. Et nous savons bien pourquoi.
En coulisses, le Japon, qui a fait de l’extradition de Paul Watson une affaire d’État, pèse de tout son poids économique et politique sur la France, mais on le sait aussi, sur le Danemark.
Que pèsent les baleines dans tout ça ? Que pèsent les milliers de lettres de soutiens envoyées à Paul Watson dans sa prison, y compris depuis le Japon ? Que pèsent les mots d’amour et les dessins de milliers d’enfants qui s’accrochent à leurs rêves d’un monde où les adultes ne tueraient plus les baleines ?
La prochaine conférence des Nations Unies pour l’Océan (UNOC) se tiendra à Nice l’an prochain. La ville de Nice fait partie des premières villes de France à avoir affiché publiquement son soutien à Paul Watson et à exiger sa libération. Un geste qui a particulièrement déplu au Japon qui menace aujourd’hui de boycotter l’UNOC. Mais qu’importe, Nice a choisi, tout comme Paris. Pour plus d’une centaine de villes de France et pour des millions de français(e)s, les baleines pèsent plus lourd que l’orgueil du Japon.
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