Depuis l’arrestation de Paul Watson au Groenland le 21 juillet dernier, l’absence totale de soutien des directeurs de Sea Shepherd Global (Alex Cornelissen, Peter Hammarstedt, Jeff Hansen et Geert Vons) et des directeurs qui les ont suivis (Allemagne, Italie, Suisse, Espagne, Belgique, Australie…) ne fait que creuser un peu plus leur indignité. Après avoir illégalement évincé le fondateur du mouvement auquel ils doivent leur postes, ils continuent à faire comme si Paul n’existait pas, poursuivant le vœu de Peter et Alex » Faire complètement oublier Paul Watson ».
Le capitaine Thomas Le Coz, qui a démissionné de Sea Shepherd Global suite à l’éviction de Paul Watson, renonçant ainsi à un bon salaire, une formation coûteuse prise en charge et de nombreux avantages a fait ce que beaucoup d’autres n’ont pas fait. En arguant du fait que « la cause est plus importante que les personnes », de nombreux employés de Global ont préféré garder leurs avantages et fermer les yeux sur le détournement d’une partie du mouvement. Thomas leur adresse aujourd’hui une lettre ouverte que nous relayons.
A mes ancien(ne)s collègues,
Je sais que les gens préfèrent les mensonges qui rassurent aux vérités qui dérangent, mais c’est avec peine que depuis 2 ans j’observe l’indifférence, la trahison et la lâcheté qui règnent.
C’est encore plus décevant quand ça a lieu chez ceux qui sont censés être concernés par tout ça.
Les « rebelles » ou « anarchistes » autoproclamés, arborant des tatouages vindicatifs et qui prétendent combattre « le système ».
Toujours en première ligne sur les réseaux sociaux lorsqu’il s’agit de partager et de commenter les injustices partout dans le monde, vous êtes pourtant restés silencieux à propos de l’injustice qui vous concerne directement.
Vous êtes resté silencieux lorsque vous avez vu Le Capitaine se faire virer de sa propre organisation et vous êtes silencieux lorsque vous voyez l’injustice, le gaspillage et les absurdités se produire au sein de « l’organisation » ou devrais-je dire maintenant, de « l’entreprise ».
Cette entreprise a pris « position » avec un message impersonnel sur les réseaux sociaux alors que des dizaines d’artistes, de célébrités et des milliers de sympathisants se mobilisent dans le monde entier pour exprimer leur colère face à la situation.
Vous profitez d’un salaire annuel avec 6 mois à la maison pour profiter de la vie et des vols payés à l’autre bout du monde pour « protéger l’océan » et pourtant je ne vous entends pas, anciens « collègues », alors que l’homme qui a rendu cela possible est en prison.
Vous pouvez vous détendre sur les plages de Tuvalu entre deux patrouilles ou profiter du coucher de soleil avec un verre de vin du haut d’une dune de sable en Namibie pendant que le capitaine paie votre confort de sa liberté.
Il y a presque 5 décennies, lorsque tout a commencé, la plupart d’entre vous n’étaient même pas nés. Pourtant, aujourd’hui, vous aimeriez posséder ce qui vous permet de mettre du pain sur la table et de vous sentir bien dans votre peau.
Des dizaines d’ONG se joignent au combat et inondent les réseaux sociaux de messages de soutien et pendant ce temps, l’entreprise vend des kayaks de pêche et conçoit de jolis t-shirts.
Le capitaine a fait quelque chose de très mal, nous a-t-on dit, si mal que nous ne pouvons même pas vous le dire. C’est pour le protéger, lui et l’organisation, que nous devons le virer. Pourtant, après deux ans d’humiliation sur les réseaux sociaux et plusieurs affaires judiciaires, personne ne se demande pourquoi la « vérité » n’a toujours pas été révélée ? Plus facile d’oublier et de passer à autre chose j’imagine…
Oui, les temps ont changé et les tactiques doivent évoluer, ce qui inclut de travailler avec certains États dans une certaine mesure, il n’y a rien de mal à cela.
Bien sûr, il est bien plus facile d’utiliser et de tirer profit d’une organisation bien établie que de partir de zéro, mais comment peut-on réécrire ou jeter à la poubelle plus de 40 ans d’histoire sans aucun respect ?
Vous pouvez être en désaccord avec les tactiques et la politique mais ne soyez pas lâche, partez et créez votre propre organisation. Barrez votre propre navire où bon vous semble.
Évidemment, peu de gens ont le courage de faire ça et le costume d’activiste est bien trop grand pour beaucoup, mais au moins ayez un peu de décence et d’honneur. Vous ne faites que vous mentir.
Thomas.