Depuis 2020, elles font couler beaucoup d’encre. La population d’orques ibériques du détroit de Gibraltar a développé un intérêt certain pour les voiliers qui traversent ou passent à proximité du détroit. Des centaines d’interactions, plusieurs bateaux endommagés, quelques-uns coulés, mais jamais aucun blessé.
Il n’en fallait guère plus pour créer une psychose chez certains, renforcée par les accroches racoleuses de nombreux médias n’hésitant pas à attribuer à « ces gangs d’orques » des intentions vengeresses et à qualifier ces interactions d’ « attaques ».
Les orques ibériques sont en danger critique d’extinction, la dernière chose dont elles ont besoin, c’est que des ignorants leur collent une réputation de mangeuses d’Homme » déclare Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France « Pour oser qualifier ces interactions d’attaques, il faut bien mal connaitre les orques et ne les avoir jamais vu chasser. Si elles attaquaient vraiment, elles auraient coulé tous ces navires .
Le 6 juin 2024, l’équipage du Walrus, navire de Sea Shepherd France en mission de protection des orques ibériques jusqu’en octobre prochain, a vécu une interaction de 45 minutes avec pas moins d’une quinzaine d’orques. Des images sous-marines montrent l’approche délicate des animaux, même lorsqu’elles viennent pousser le bateau du bout du rostre, leur curiosité dénuée de toute agressivité, les attitudes de jeux des plus jeunes, leur intérêt pour la caméra… A aucun moment elles n’ont eu une attitude offensive.
Si la motivation purement ludique n’a jamais fait aucun doute pour nous, il convient désormais de sensibiliser les plaisanciers qui seraient amenés à croiser les orques et à développer des stratégies intelligentes et inoffensives pour les animaux, afin d’éviter de potentiels dégâts sur les navires, non pas du fait de l’agressivité des orques mais tout simplement de leur puissance. Chacun de ces animaux pèse entre deux et quatre tonnes…
Des attitudes de répression extrêmement violentes (et illégales) envers les orques ibériques se sont répandues ces dernières années. Sea Shepherd France et son partenaire espagnol Wewhale se sont portées partie civile contre le capitaine d’un navire de plaisance qui avait tiré sur des orques s’approchant de son yacht.
Le Walrus a subi quelques dégâts, les vérins ont été endommagés mais rapidement réparés. Le bateau est retourné sur la zone deux jours plus tard. Il patrouillera tout l’été pour veiller à la sécurité des orques mais aussi pour informer et conseiller sur les mesures de précaution à prendre pour les plaisanciers inquiets de devoir traverser la zone.