Communiqué de presse / 8 novembre 2025
Et une question urgente : va-t-on réussir à les sauver… ou va-t-on les laisser être envoyés vers l’enfer des delphinariums chinois ?
Aujourd’hui, les douze dauphins du Marineland d’Antibes vivent sous une véritable épée de Damoclès.
L’Espagne a déjà autorisé leur transfert. Et l’Espagne n’est qu’un lieu de transit avant leur envoi en Chine. Le Marineland d’Antibes met maintenant la pression sur le gouvernement français pour obtenir les permis d’exportation et menace l’État d’un procès qui pourrait coûter des millions d’euros. Si ces permis sont signés, même un recours en justice (que nous ne manquerons pas de lancer) n’y changera rien.
Le temps qu’un juge tranche, les dauphins auront déjà quitté la France. Nous n’aurons plus la main sur leur destin.
Nous refusons de sacrifier leur avenir pour avoir la satisfaction de se dire que le combat contre la captivité a été gagné en France.
En finir avec la captivité des cétacés, oui. Mais quel goût aura cette victoire si elle consiste à envoyer nos dauphins vers l’enfer des delphinariums en Chine où ils seront séparés, forcés de se reproduire, seront exhibés dans des spectacles comme des bêtes de foire, et vivront dans des mouroirs…
On refuse de se donner bonne conscience en exportant leur souffrance ailleurs.
Notre priorité, c’est leur bien-être réel, pas une victoire sur le papier.
Alors, que faire ?
Le vrai problème, c’est qu’aujourd’hui, il n’existe toujours pas de sanctuaire marin prêt à les accueillir.
Beaucoup de projets ont été bloqués par le lobby de l’industrie de la captivité – comme en Grèce par exemple.
C’est dans cette impasse que Beauval arrive avec une proposition : construire en un an un bassin à 25 millions d’euros pour accueillir les douze dauphins.
Ce n’est pas l’idéal – ça reste de la captivité – mais ce serait nettement mieux que ce qu’ils ont connu jusqu’ici… et surtout mille fois mieux que l’Espagne ou la Chine.
Soyons lucides : pour Beauval, c’est un projet commercial. Pour convaincre investisseurs et banques de débloquer 25 millions d’euros, il doit garantir une certaine pérennité.
Et c’est là que surgit la question qui fâche : la reproduction.
Beauval refuse d’y renoncer “à vie”.
Pour nous, il est essentiel que les dauphins puissent partir en sanctuaire dès qu’ils seront prêts et c’est à cette condition que nous soutenons le projet.
La réalité, c’est que la question de la pérennité du projet (donc de la présence de dauphins à Beauval) ne se pose pas : en Europe seulement, une soixantaine de dauphins doivent déjà être replacés, parce que de nombreux delphinariums ferment.
À l’échelle mondiale, on parle bientôt de centaines d’animaux. Autrement dit : il y a largement de quoi former des groupes sociaux, assurer la sociabilisation, trouver des compagnons… sans jamais faire naître un dauphin de plus.
Ce qu’il faut maintenant, c’est travailler ensemble : gouvernement, Beauval, ONG, pour établir une charte éthique solide, avec des garde-fous qui interdisent toute reproduction à des fins commerciales et l’assurance que les dauphins du Marineland iront en sanctuaire dès lors qu’il y en aura un qui sera opérationnel.
Si ces conditions sont posées, les investisseurs financent le projet, car il est pérenne, et surtout : on évite le pire pour les douze dauphins du Marineland.
On peut faire appliquer la loi de 2021 sans la trahir, c’est-à-dire sans sacrifier ces 12 dauphins.
Mais ça n’est possible que si on reste autour de la table et qu’on instaure dès le départ les garde-fous nécessaires qui leur garantiront un avenir digne d’être vécu.
C’est le choix que nous avons fait.
Et en parallèle, nous nous impliquons auprès du sanctuaire de Lipsi en Grèce afin d’aider au mieux à lever les derniers blocages politiques sur place.
