Dauphins captures fermetures

Communiqué de presse / 22 janvier 2024.


Aujourd’hui, la décision du Conseil d’État entre en vigueur. Le Golfe de Gascogne est interdit aux engins de pêche impliqués dans les captures de dauphins. Cette mesure d’urgence intervient au bout de plusieurs années pendant lesquelles les scientifiques et les ONGs n’ont cessé d’alerter sur le fait que le nombre de dauphins tués par les engins de pêche chaque année (nombre qui ne cesse d’augmenter d’année en année) est intenable pour la survie de la population. Malgré l’évidence, nous sommes face à un mur de déni et une diabolisation des ONGs, savamment orchestré par les Comités des Pêches pour empêcher tout dialogue constructif et détourner l’attention de leurs propres manquements et de leurs propres mensonges. On sait déjà que ce mois de fermeture n’entraînera pas de baisse significative des captures, c’est clairement stipulé dans le rapport du CIEM. 

Les scientifiques du CIEM le disent clairement : pour être efficaces et pour empêcher l’extinction de la population de dauphins du golfe de Gascogne, il faudra des mesures qui s’étendent bien plus dans le temps. 

Dans son rapport de 2023, le CIEM indique que des mesures qui auraient encore pu être efficaces en 2020 ne le sont plus aujourd’hui en raison de l’augmentation des captures et de la dégradation de l’état de conservation de la population. 

Dauphins captures fermetures
Dauphins captures fermetures

Depuis 2018, Sea Shepherd France se rend sur les zones de pêche et alerte sur la problématique que les scientifiques dénoncent depuis plus longtemps encore, en vain.

Depuis 2018, nous cherchons à échanger avec les pêcheurs pour trouver des solutions, depuis 2018, nous sommes face à un mur de déni et nous sommes diabolisés par les Comités des Pêches. Dans le même temps, nous sommes confrontés à une majorité de pêcheurs qui ne déclare pas les captures, ce qui a empêché toute analyse fine de la situation pour mettre en place des mesures aussi ciblées et justes que possible.

Si les Comités des pêches ont une grande responsabilité dans la crise actuelle, en diabolisant les ONGs et les scientifiques et en empêchant tout dialogue constructif et mise en place de solutions efficaces, certaines idées reçues et une perception déformée de la réalité chez bon nombre de pêcheurs, doivent être dépassées.
Parmi ce qui revient souvent dans le discours des pêcheurs, on entend par exemple que :
• la population de dauphins est stable, il n’y aurait donc aucune urgence.
• Les dauphins ont été totémisés à outrance, alors qu’il y a à peine plus de 40 ans, considérés comme des nuisibles, les pêcheurs recevaient des primes pour les tuer.
• ONGs et scientifiques ne sont pas crédibles, ne connaissent pas la mer et sont dogmatiques.
• Les dauphins sont des concurrents pour les pêcheurs, moins de dauphins = plus de poissons…

Sur tous ces points, il est essentiel que nous puissions échanger avec les pêcheurs.

Encore faut-il qu’ils acceptent la main que nous leur tendons depuis des années. C’est la condition sine qua non si on veut avoir une chance de trouver des solutions écologiquement efficaces et socialement acceptables, dans un contexte global d’effondrement du Vivant.

Les vrais fossoyeurs non seulement de la pêche mais surtout de l’océan lui-même, ne sont pas les ONGs comme se plait à le dire Olivier Le Nezet, Président du Comité National des Pêches, mais bien ce déni de la réalité et cette fermeture au dialogue qui ont amené la crise dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Il n’est pas trop tard pour en sortir.

Contact Presse
Lamya ESSEMLALI, présidente de Sea Shepherd France
media@seashepherd.fr – 07 60 26 22 77