Communiqué de presse / 19 avril 2024.


Pourquoi la France doit offrir à Wikie et Keijo un sanctuaire avec des conditions de vie dignes et respectueuses :

En décembre 2026, la loi française de 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale entrera en vigueur et interdira de fait la détention de cétacés en captivité à des fins commerciales.

Afin de se préparer à cette échéance, les deux fonds d’investissement qui détiennent aujourd’hui le Marineland d’Antibes – à savoir Elliott Management (US) et EQT Partners (Suédois) – envisagent d’envoyer Wikie et Keijo, les deux orques survivantes, au Japon. Là-bas, la mère et son fils seront très probablement séparés et seront de façon certaine utilisés à des fins de reproduction et de spectacles. Rappelons que le Japon n’accorde aucun statut de protection aux cétacés et compte parmi les plus meurtriers pour ces espèces (chasse baleinière et massacres annuels de dauphins y sont toujours d’actualité). Envoyer Wikie et Keijo dans un pays à ce point étranger à la notion de protection des cétacés reviendrait à trahir l’esprit de notre législation et aboutirait à une situation surréaliste où dans le cadre de l’application d’une loi de protection animale, deux cétacés se verraient retirés leur statut d’espèce protégée.

Sea Shepherd France a donc monté une coalition d’experts nationaux et internationaux, biologistes marins, cétologues, bio-acousticiens, vétérinaires, éthologues, constructeurs d’enclos marins, etc. afin de plancher sur la création d’un sanctuaire en mesure d’accueillir Wikie et son fils Keijo en France.

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Photo : Didier Fioramonti

Pourquoi ce sanctuaire doit-il se faire en France :

1. La France a une double responsabilité envers ces animaux. La première étant d’avoir autorisé leur captivité et leur reproduction à des fins de spectacles pendant de nombreuses années. La deuxième étant d’avoir, à juste titre, voté une loi mettant fin à ce système ; loi qui engage de fait l’État français à garantir le bien-être des animaux concernés. Elle ne peut pas « se débarrasser du problème », en envoyant ces orques dans un pays qui n’a pas de lois équivalentes et qui poursuivra l’exploitation commerciale des animaux désormais interdite dans l’Hexagone.  

2. La phase de transport est une opération extrêmement stressante et non dénuée de risques. Wikie et Keijo ont perdu deux de leurs congénères en seulement quelques mois. Qui connait les liens étroits et les hautes capacités cognitives et émotionnelles de ces animaux peut imaginer leur état de détresse et de stress. Des facteurs aggravants, rendant encore plus périlleux un transport. Il convient donc pour augmenter les chances de survie des animaux de réduire au minimum la durée et la distance du transport et le stress ainsi engendré. Un sanctuaire basé en France serait à ce titre la meilleure option.  

3. Un projet de sanctuaire en Nouvelle-Ecosse a été évoqué mais celui-ci présente des inconvénients majeurs. D’une part, la distance nécessite un transport transatlantique extrêmement long et stressant. D’autre part, les températures hivernales en Nouvelle-Ecosse peuvent descendre en dessous de zéro avec des eaux qui gèlent. Bien qu’étant de descendance islandaise, Wikie et Keijo n’ont connu depuis leur naissance que les eaux de la Méditerranée. Les introduire dans un habitat beaucoup plus froid n’est en ce sens pas adapté à leur phénotype et suscite des inquiétudes majeures sur leur capacités d’acclimatation. 

Enfin, le site en question se situe à proximité direct d’une ancienne mine d’or, une zone particulièrement polluée où toute pêche et consommation de poisson sont interdites, avec des traces d’arsenic retrouvées dans les crabes. Des analyses toxicologiques auraient été faites mais elles n’ont jamais été rendues publiques. Le propre Conseil scientifique du projet n’a pas pu fournir d’éléments sur ce que ces analysent révèlent de l’état du site.  

4. En France, les orques pourraient être sous la protection de la loi française relative au bien-être animal – dont il appartient à l’État d’assurer la bonne exécution – monitorés par les meilleurs experts mondiaux dans le cadre d’un projet exceptionnel, offrant une opportunité de Recherche et de compréhension des orques, unique au monde.

Pour être relevé, ce défi nécessite une collaboration inédite entre personnes aux profils et aux visions parfois diamétralement opposés. Notre conviction profonde s’illustre par le fait que selon nous, l’équipe de soigneurs du Marineland doit avoir sa place dans ce projet, puisqu’ils connaissent personnellement Wikie et Keijo, pour certains depuis leur naissance. Quelle que soient nos divergences sur la question de la captivité, nous sommes convaincus que nous avons en commun avec ces soigneurs, de vouloir le meilleur avenir possible pour les deux orques. Dans cet esprit, nous espérons qu’une amorce de dialogue sera possible.

Le projet est en cours d’élaboration et s’il est à l’heure actuelle porté par Sea Shepherd France, il s’inscrit à terme dans une coalition plus large avec des Instituts de Recherche et d’Éducation ainsi que des experts internationaux, dont certains travaillent déjà activement au travail de présentation devant être livré à l’État dans le cadre l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) au plus tard le 30 avril prochain.

Contact Presse : Lamya Essemlali
media@seashepherd.fr – 07 60 26 22 77
Site internet : www.seashepherd.fr