Communiqué de presse / 11 avril 2024.
Dans la nuit de dimanche à lundi dernier trois braconniers ont pu être arrêtés par les gendarmes grâce à une équipe de Sea Shepherd France qui patrouille en ce moment toutes les nuits sur l’île.
En décembre dernier, les équipes de Sea Shepherd France menaient également des patrouilles et avaient dressé un bilan alarmant du braconnage en recensant pas moins de 20 carapaces pour seulement deux plages de Charifou 3 et 4.
Des plages censées être protégées par les gardiens du Conseil départemental mais dans les faits, laissées à l’abandon.
La vidéo ci-dessous est publiée ce jour sur les réseaux sociaux de Sea Shepherd France.
Cette semaine, les trois braconniers qui ont été reconnus coupables de braconnage pour avoir tué une tortue à la machette et arrêtés en possession d’un sac rempli de plusieurs dizaines d’œufs sont repartis libres chez eux.
En effet, le juge a estimé suffisant de les condamner à 18 mois de prison avec sursis, là où la loi prévoit jusqu’à 3 ans d’emprisonnement.
Ce jugement est incompréhensible dans un contexte où le braconnage est un véritable fléau qui met en péril la survie de l’espèce. Les juges ne semblent pas prendre la mesure du problème, c’est dramatique et désespérant pour tous ceux qui s’investissent sur le terrain
En effet, plus d’un millier de tortues sont tuées à la machette chaque année sur l’ile pour alimenter un lucratif marché noir de viande de tortue dont la vente explose en période de fêtes.
En décembre dernier, nos équipes avaient appréhendé des braconniers armés de machettes et de grands sacs de riz vides sur une plage de nuit. Nous les avions filmés en train de suivre les traces de tortues mais parce que nous étions intervenus avant qu’ils ne passent à l’acte, aucune charge n’avait été retenue contre eux. Nous nous refusons à laisser massacrer des tortues pour obtenir des condamnations, d’autant plus lorsque l’on voit que, même lorsque la tortue est tuée, les braconniers repartent libres.
L’État a mis en place un « Plan National d’Action » et a investi des millions d’euros d’argent public pour leur « protection » via une stratégie qui s’avère être totalement inefficace pour des raisons sur lesquelles nous alertons depuis des années. Ce que nous constatons sur le terrain, c’est que rien ne change, pire, le braconnage empire et l’impunité reste de mise car la Justice ne suit pas.
Il est urgent de confier ce genre d’affaires à des juges formés aux enjeux environnementaux, qui ont conscience de l’importance de prononcer des peines dissuasives et de la responsabilité qui est la leur d’œuvrer pour enrayer le braconnage et donner une chance aux tortues.
Contact Presse : Lamya Essemlali
media@seashepherd.fr – 07 60 26 22 77
Site internet : www.seashepherd.fr