Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, et le capitaine Paul Watson.
Mardi 16 janvier s’est tenue l’audience du procès intenté par Alex Cornelissen, Peter Hammarstedt, Geert Vons et Jeff Hansen contre Sea Shepherd France, Paul Watson et Lamya Essemlali. Présent à l’audience, le Capitaine Watson livre son ressenti :
Je pense vraiment que je devrais écrire une comédie dramatique sur le cirque du procès de Sea Shepherd Global contre Sea Shepherd France.
Nous sommes allés au tribunal de Paris aujourd’hui pour assister au cirque judiciaire déclenché par Sea Shepherd Global contre Sea Shepherd France.
Les quatre mutins instigateurs de tout ça n’étaient pas présents, pas un signe d’eux, juste leur avocat très solitaire qui semblait oublier le sujet de l’affaire puisqu’il a passé beaucoup de temps à m’attaquer et à me critiquer personnellement, même si ma personne n’est pas le sujet de cette affaire. Il est même allé jusqu’à dire que Sea Shepherd Global envisageait d’engager des poursuites pénales contre moi pour les avoir insultés et, selon eux, harcelés.
Alex Cornelissen semble ignorer qu’en tant que citoyen américain, j’ai le droit, en vertu du 1er amendement, de m’exprimer tant que ce que je dis est vrai.
J’ai dit que mon éviction et celle de Lamya Essemlali du Conseil d’administration de Global étaient illégales, ce qui a été reconnu par un tribunal néerlandais le mois dernier.
J’ai dit que j’avais été trahi par quatre hommes en qui j’avais confiance. C’est irréfutable.
J’ai dit qu’ils travaillaient à l’effondrement du mouvement Sea Shepherd et à sa transformation en une organisation qu’ils seraient les seuls à contrôler. Cela semble tout à fait évident.
J’ai dit qu’ils avaient abandonné nos principes de non-violence agressive en s’orientant vers un consensualisme médiocre et en s’éloignant de toute controverse ou confrontation.
L’affirmation la plus déroutante est celle de Geert Vons qui a déclaré avoir créé seul les logos de Sea Shepherd en 2000. Selon lui, s’il est propriétaire des logos, il est propriétaire du mouvement.
Le tribunal a reçu des preuves que l’artiste Sarah Borg a dessiné le logo Jolly Roger sur mes instructions en 1990, ainsi que des photos et vidéos parues dans les journaux et à la télévision, montrant les pavillons sur nos navires à partir de 1991, près d’une décennie avant que Geert Vons ne soit impliqué dans l’affaire.
Le tribunal a également pris connaissance du reçu de mon achat personnel de l’œuvre d’art que j’avais commandée en 1985 à l’artiste Steve Cepello pour le logo « classique » de Sea Shepherd, la baleine à bosse, dont Geert Vons s’est également attribué la paternité. Geert Vons n’a fait que simplifier les logos que j’ai créés ou fait créer et prétend maintenant que sa version simplifiée est originale et que cela lui donne le droit d’en retirer l’usage à Sea Shepherd France.
L’avocat de Global a également accusé Lamya et moi-même d’être des parasites qui collectent des dons pour des campagnes en utilisant le nom et les logos qu’ils prétendent être les seuls à posséder.
C’est risible. En tant que fondateur et créateur du nom Sea Shepherd et créateur et designer des deux logos en question, ces quatre hommes, Cornelissen, Vons, Hammarstedt et Hansen, qui n’ont pas été impliqués dans Sea Shepherd pendant les 25 premières années, prétendent que je suis un parasite pour avoir revendiqué l’utilisation de ce que j’ai créé.
Dès le moment où ils ont commencé à comploter pour m’évincer de Sea Shepherd Global, ces quatre-là se sont échinés à s’emparer de quelque chose qui ne leur appartient pas.
Et qui ne m’appartient pas non plus. Depuis le début, mon objectif était de faire de Sea Shepherd un mouvement international composé d’entités nationales indépendantes, et en aucun cas une organisation pyramidale mondialement contrôlée par 4 personnes.
C’est ce que j’avais réussi à faire pendant des décennies. Puis, Sea Shepherd Global a été créée en 2013 dans le seul but de gérer la flotte et les campagnes à bord des navires. Elle n’a jamais été destinée à contrôler le mouvement. Il n’a jamais été prévu que quatre hommes contrôlent Global et c’est pourtant ce qu’il est en train d’advenir.
Il est honteux de voir les dons qui sont faits à Sea Shepherd Global pour protéger l’océan, servir à poursuivre Sea Shepherd France.
Global a à l’heure actuelle un navire qui se dirige vers l’océan Austral pour prendre d’autres photos de bateaux de pêche au krill, tandis que leur navire amiral, l’Ocean Warrior, est resté à quai pendant un an en Namibie, comme un invité du gouvernement namibien, sans mener aucune mission, alors que le deuxième plus grand massacre de phoques au monde a lieu à quelques dizaines de kilomètres de là. Le silence de Global à ce sujet est assourdissant.
Ces quatre-là ont dû se débarrasser de moi pour maintenir leurs bonnes relations avec des entreprises comme Allianz Insurance, la loterie postale néerlandaise, l’entreprise Austral and Maruha Daichiro Fisheries, la Bronner Corporation et quelques nations africaines corrompues comme le Liberia et la Namibie. Pour eux, je suis trop controversé, trop politiquement incorrect. Et bien, c’est pourtant cela qui a fait la grandeur de Sea Shepherd.
Je leur ai demandé de me dire à quel moment je ne disais pas la vérité – pas de réponse.
J’ai dit à ces 4 mutins que s’ils voulaient se débarrasser de moi et de Lamya Essemlali, s’ils voulaient changer l’image du mouvement, ils devaient justifier leurs décisions auprès de tous les supporters de Sea Shepherd. Ils ont refusé de le faire, comptant sur le manque d’attention du public.
Jeff, Geert, Alex et Peter, je pense qu’aucun d’entre vous ne me connaissait vraiment, malgré ces décennies à mes côtés. Je peux vous assurer que je continuerai à faire connaitre votre trahison et votre tentative de récupération et de destruction d’un mouvement qui doit rester au service des animaux marins et qui doit demeurer transparent et honnête envers ses supporters. Cette trahison vous poursuivra toujours.
Mais il existe une solution, si vous avez la sagesse de la reconnaître.
Rendez Sea Shepherd à Sea Shepherd. Renoncez à vos prétentions de domination et d’appropriation et laissez ce mouvement continuer à être un mouvement. Vous pouvez garder les navires que vous avez saisis, vous pouvez garder les emplois qui vous paient si bien, vous pouvez continuer à utiliser le nom comme tout le monde devrait pouvoir le faire.
Car peu importe les efforts déployés, peu importe le nombre de procès intentés, le mouvement Sea Shepherd poursuivra son action et ses principes, que ce soit sous l’égide de Sea Shepherd France, de Sea Shepherd Brésil de la Neptune’s Navy ou de la Captain Paul Watson Foundation.
La décision du juge sur l’audience d’aujourd’hui sera rendue le 19 mars. Et après cela, qui sait ?