Le baleineau Wally, originaire du Pacifique Nord (situé entre l’Alaska et la Basse-Californie), est perdu en Méditerranée depuis des semaines. Un périple inhabituel qui témoigne de la transformation des océans. « Du fait du réchauffement climatique et de la fonte des glaces, il y a maintenant une possibilité de passer entre le Pacifique et l’Atlantique et il est probable que cette jeune baleine inexpérimentée » de 15 mois se soit « trompée de chemin », arrivant ainsi dans l’Atlantique puis en Méditerranée, a expliqué à l’AFP Eric Hansen, responsable régional de l’OFB sur la façade méditerranéenne.

Baptisé Wally, le baleineau est aperçu au large de la côte italienne en avril puis à Antibes quelques jours plus tard. Début mai, il réussit à se libérer seul d’un filet de pêche à Port-Saint-Louis-du-Rhône. Amaigri et épuisé, il ne semble pas s’être alimenté depuis son arrivée en Méditerranée et pourtant, il ne cesse de se déplacer. Ses chances de survie sont très minces. Les baleines grises se nourrissent d’invertébrés qu’elles trouvent dans les fonds vaseux et le baleineau ne peut les trouver en Méditerranée.

Avant de quitter les eaux françaises, Wally a été escorté par la gendarmerie maritime et par un bateau du Parc Naturel du golfe du Lion dans le but d’éloigner les curieux et de lui montrer la voie vers l’Espagne. Les autorités espagnoles ont pris la suite mais la baleine est remontée et est aujourd’hui à l’agonie au large de Majorque. Même s’il parvient à rejoindre l’Atlantique, il lui faudra encore le traverser avant de retrouver les eaux du Pacifique.En Espagne, le débat porte sur l’abattage ou non du baleineau. Abréger ses souffrances ou laisser la nature faire son travail. Une nature que l’Homme ne cesse d’impacter …Que faire ? Les filets de pêche restent la plus grande menace qui pèse sur les baleines. Plus de 300 000 mammifères marins en sont victimes chaque année. A cela s’ajoutent la pollution plastique, chimique, sonore, le réchauffement climatique… Nos activités humaines ont transformé l’océan en un terrain miné.

« C’est par ce que nous décidons de mettre dans notre assiette que nous aurons le plus grand impact sur l’océan » rappelle Lamya Essemlali, Présidente Sea Shepherd France, Co-directrice Sea Shepherd Global.

Si l’agonie d’un baleineau n’éveille pas les consciences, il y a peu d’espoirs pour les océans et donc pour l’humanité.

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