La Great Australian Bight Alliance se rend au Parlement australien cette semaine dans le cadre de la campagne visant à protéger la Grande Baie australienne. Le documentaire Jeedara y sera diffusé et des exposés détaillés sur les menaces actuelles qui pèsent sur la région seront présentés à un large éventail de députés et de sénateurs.

La nurserie des baleines de la Grande Baie australienne est un lieu totalement inapproprié pour entreprendre des forages pétroliers risqués en eaux profondes, en raison, en particulier, du changement climatique catastrophique qui se profile. Promouvoir le développement de l’industrie pétrolière relève de l’irresponsabilité la plus totale et n’est pas envisageable si nous souhaitons transmettre à nos enfants un climat vivable“, a déclaré Peter Owen, responsable de cette campagne au sein de la Wilderness Society South Australia.

Jusqu’à présent, six conseils de l’Australie-Méridionale ont adopté des résolutions soulevant de vives inquiétudes concernant les forages pétroliers envisagés, et invoquant un risque inacceptable pour leurs communautés, ainsi que pour le tourisme, la pêche et le littoral vierge. Les autorités doivent défendre les intérêts des citoyens qu’elles représentent, pas ceux des compagnies pétrolières. Il n’y a pas de permis social“, a conclu Peter Owen.

Jeff Hansen, directeur général de Sea Shepherd Australie, a déclaré : “L’Alliance est ici à Canberra pour représenter les citoyens et communautés concernés, de plus en plus nombreux, qui sont très inquiets de la menace d’une marée noire. Avant que la société BP n’abandonne son projet de forage pétrolier dans la Baie, elle a rendu public son modèle de marée noire. Celui-ci montrait qu’une marée noire dans la Baie pourrait s’étendre aux côtes des États de l’Australie-Occidentale, de l’Australie-Méridionale, du Victoria, de Tasmanie, voire de la Nouvelle-Galles du Sud.

Une marée noire provoquée par le géant pétrolier norvégien Statoil serait tout aussi catastrophique pour la Baie, les communautés, ainsi que le tourisme et les emplois liés au secteur de la pêche, qui représentent 2,1 milliards de dollars australiens (AUD).

Lorsque le Steve Irwin a mis le cap sur la Baie, en 2016, ce qui nous a le plus frappé, c’était le désespoir, la tension et le stress que ressentaient alors les communautés locales sous la menace de l’arrivée des pétrolières. La Baie était un endroit qui non seulement leur tenait à cœur depuis l’enfance, mais dont leurs existences entières dépendait.

L’expédition du Steve Irwin dans la Baie, en 2016, a donné lieu à un documentaire intitulé Jeedara, couronné d’une récompense internationale, dont le but était de mettre en lumière l’une des dernières grandes aires marines sauvages de la planète, et ce que l’on pourrait perdre tous si l’on laisse les pétrolières investir la Baie. Nous ne pouvons pas emmener Canberra dans la Baie, toutefois, grâce à la diffusion de Jeedara au Parlement, nous espérons apporter à la capitale australienne la beauté, la splendeur et le merveilleux qui constituent le véritable esprit australien de la Baie” a déclaré Jeff Hansen.

Environ 85 % de la biodiversité marine de l’Australie-Méridionale est unique au monde. La Baie constitue également l’une des plus importantes nurseries au monde pour les baleines franches australes, sans oublier le cachalot, le rorqual commun, le petit rorqual et les baleines bleues menacées d’extinction“, a poursuivi Jeff Hansen.

Puisque le gouvernement australien n’a pas l’intention de s’attaquer au problème de la flotte baleinière japonaise dans l’Antarctique, le moins qu’il puisse faire est de mettre un terme à la folie du forage pétrolier dans les eaux pures, et pourtant éloignées, profondes et dangereuses, de la Baie“, a encore déclaré Jeff Hansen.