A l’heure où une certaine presse racoleuse dépeint les orques ibériques comme « une meute mue par la vengeance », ces images font du bien.

Elles servent aussi à rappeler que JAMAIS une orque libre ne s’en n’est pris physiquement à un être humain.

Même si ces images sont magiques, on rappelle également qu’en aucun cas il ne faut forcer la rencontre ni poursuivre les animaux sauvages. Un tel comportement relèverait du harcèlement avec des conséquences parfois terribles pour les individus concernés (mères séparées des petits, repos perturbé, stress). Ici, il s’agit clairement d’une interaction et d’une curiosité réciproques et respectueuses, un véritable enchantement qui ne se force pas.

Dans le contexte des interactions des mois derniers des orques avec des voiliers, les récentes images de navigateurs en Espagne, tirant sur les orques au moyen d’explosifs non identifiés laissent présager les pires dérives. Sea Shepherd France dépose d’ailleurs plainte contre le navire concerné pour atteinte illégale à une espèce protégée. D’autre part, de nombreux groupes sur les réseaux sociaux parlent de différentes « techniques d’effarouchement » allant du jet de pierre, de gasoil aux bâtons armés de pics ou d’armes à feu…

La population d’orques ibériques est en danger critique d’extinction avec seulement une soixantaine d’individus.

Strictement protégée, elle n’en reste pas moins extrêmement vulnérable et la thèse d’orques vengeresses, qui ne repose sur aucune étude scientifique, leur fait énormément de tort. Par ailleurs, les quelques fois où les orques ont coulé les navires à force de taper dans le safran et que les personnes se sont retrouvées à l’eau « à leur merci », jamais les orques ne les ont attaquées, ce qui aurait pourtant été d’une facilité déconcertante pour elles. La preuve, si toutefois il fallait l’apporter, qu’elles ne sont pas tant intéressées par le fait de s’en prendre aux humains.

Nous avons reçu le récit suivant de sympathisants français qui ont récemment rencontré les orques et ont perdu leurs deux safrans dans l’interaction :

Je me permets de vous faire part de mon aventure extraordinaire, ma rencontre avec un petit groupe d’orques.

Naviguant sur un catamaran pour un convoyage (Golfe de Gascogne – Golfe du Lion), nous avons rencontré des orques au passage de Gibraltar.

Nous étions au moteur et venions de dérouler la Grand-Voile (peu de vent, mer calme). A 7 milles nautiques au large de Barbate, le 28 juin vers 6h30 du matin nous avons d’abord entendu un bruit « comme un balai qui tombe sur le pont ». Dans la minute qui a suivi une orque a fait surface à côté du bateau. Tellement proche que j’étais éclaboussée par ses souffles 😍 les bruits ont été de plus en plus fréquents et forts ensuite.

On coupe directement les moteurs et concentration extrême pour amener la Grand Voile « regarde pas les orques Marie » …

Elles étaient 3 ou 4, plutôt des individus jeunes, 2 ou 3 de 5-6m max et une de 3-4m à peine. Elles avaient un comportement aucunement agressif plutôt joueur. Elles ont tourné un peu autour du bateau à l’arrêt à 50m max et parfois tellement proche qu’on aurait pu les toucher. On a vu le plus petit des individus sauter plusieurs fois…

On a repris la route au bout de 40min ne les voyant plus mais très vite elles sont revenues taper dans le 2nd safran qui n’a vraiment pas fait long feu lui non plus…

Bref, au lever du soleil on a perdu nos deux safrans mais c’était un moment magique !

Crédits : Furry Tails