Suite à la mort de 30 requins-marteaux, Sea Shepherd dépose plainte contre Nausicaa pour sévices graves et non-respect de la réglementation sur la détention des animaux sauvages en captivité, ayant entrainé la mort.

Le dernier des requins marteaux capturés en Australie pour le compte de Nausicaa vient de mourir. En 2011, l’aquarium de Boulogne-sur Mer avait déjà capturé dans leur milieu naturel vingt requins marteaux juvéniles, l’année dernière, une dizaine de bébés avaient encore été capturés dans une nurserie. Tous sont morts dans les bassins de Nausicaa. Pourquoi, après l’échec retentissant de 2011, l’aquarium de Boulogne-sur Mer a-t-il persisté à vouloir exhiber ces animaux fragiles, menacés et dont la longévité dans leur milieu naturel excède de loin celle d’une vie captive ?

Seul l’appât du gain, couplé à une incompétence et une irresponsabilité flagrantes peuvent expliquer cette hécatombe. L’alibi de la protection pour justifier une exploitation commerciale d’espèce menacée est insupportable. Contrairement aux mensonges de l’industrie de la captivité, la vie n’est ni plus douce ni plus longue pour les animaux détenus.

Si Nausicaa souhaite réellement aider à protéger les requins-marteaux comme elle le prétend, les 3 millions d’euros de fonds publics engloutis dans ce projet d’exhibition auraient dû être investis dans la lutte contre le braconnage dans leur milieu naturel, première cause de leur mortalité. Sea Shepherd est fortement investi dans leur protection notamment aux Galapagos, aux iles cocos et à Malpelo, lieu de prédilection des requins marteaux, où Nausicaa annonce vouloir envoyer deux représentants. Les fonds publics dilapidés par Nausicaa pourraient efficacement protéger de larges portions de l’habitat naturel de cette espèce, seule et unique façon de la préserver.

Nausicaa doit rendre des comptes sur ce qui s’est réellement passé, d’autant plus que ses financements sont très largement publics. Sea Shepherd dépose donc plainte ce lundi pour sévices graves et non-respect de la réglementation sur la détention des animaux sauvages en captivité, ayant entrainé la mort. Afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire, nous demandons au Procureur de la République de diligenter une enquête incluant :

  • la vérification de la légalité des conditions dans lesquelles les requins-marteaux ont été prélevés dans leur milieu naturel ;
  • la vérification des conditions d’attribution du certificat de capacité prévu à l’article L. 413- 2 du Code de l’environnement ;
  • la vérification des conditions d’attribution de l’autorisation d’ouverture prévue à l’article L. 413-3 du Code de l’environnement ;
  • la réalisation d’une expertise aux fins de vérification scientifique des arguments liés à la « préservation de l’espèce » avances par Nausicaa ;
  • l’audition du titulaire du certificat de capacité prévu à l’article L. 413-2 du Code de l’environnement ;
  • l’audition des responsables de Nausicaa ayant agi pour son compte, notamment Monsieur Philippe Valette, directeur général délégué.