À la suite de l’abattage d’un jeune ours à Ustou en juin dernier et face à l’omerta locale sur le sujet, Sea Shepherd a proposé une récompense de 10.000 euros pour tout témoignage qui aiderait la justice à faire condamner le ou les coupable(s).

La récompense atteint à ce jour 50.000 euros à la suite des dons spontanés de citoyens, d’associations et d’entreprises locales et nationales. Si Sea Shepherd a déjà eu recours à ce procédé par le passé en France et à l’étranger, une participation de la société civile pour faire monter la récompense est une première, preuve s’il en fallait du ras le bol général face à l’impunité dont jouissent en France ceux qui détruisent la vie sauvage.

En réaction à notre initiative, Christine Téqui, présidente du Conseil départemental de l’Ariège et alors Maire de Seix, qui avait déclaré à la suite de la mort de l’ours que celui-ci « n’avait pas sa place dans la montagne », a publié un communiqué de presse contenant une injonction digne d’un parrain de la mafia : « Que la montagne reste muette ».

En tant qu’élue la plus importante du département et première magistrate de la commune de Seix, ayant à ce titre la qualité d’officier de police judiciaire, cet appel à la loi du silence est une pression sur ses administrés, ce qui constitue le délit de subornation de témoin, réprimé par l’article 434-15 du Code pénal d’une peine de 3 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.

« Au-delà du caractère pénalement répréhensible, une telle omerta imposée par la présidente du département constitue une dérive grave dans un Etat de droit » déclare Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France. « L’Ariège serait-il un territoire perdu de la République ? »

Par ailleurs, une plainte en diffamation est également déposée contre la même Christine Téqui pour ses propos qualifiant Sea Shepherd de « pompe à fric ».

Enfin, une plainte en diffamation est parallèlement déposée contre l’ASPAP (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine d’Ariège-Pyrénées) qui accuse Sea Shepherd d’avoir lancé une « chasse à l’homme avec prime à la délation » et d’avoir recours à des « procédés dignes de la guerre 39-45 ».