Communiqué de presse / 31 octobre 2023
Malgré les alertes des scientifiques et des ONG quant à la présence d’espèces protégées sur les dunes de Tarnos, dans les Landes, le Département défend bec et ongles la construction d’une route sur l’habitat de deux espèces menacées d’extinction : le Lézard ocellé et le Pélobate cultripède.
Le site de Tarnos est considéré comme le plus important noyau de population française du plus grand lézard d’Europe, et présente un intérêt national pour la préservation de cette espèce en danger d’extinction. Le Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN) et le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) ont émis des avis défavorables au projet, et de nombreux scientifiques spécialistes des reptiles et des amphibiens se sont positionné contre ce projet pour son impact destructeur sur la biodiversité.
Lorsque nous avons appris que la Préfecture des Landes a accordé une dérogation à l’interdiction de destruction d’espèces protégées, nous avons engagé plusieurs recours devant les tribunaux administratifs pour stopper les travaux et préserver l’habitat du Lézard ocellé. Pourtant, les destructions continuent et la route grignote chaque jour un peu plus cet habitat précieux, coulé sous des tonnes de bitume. Comble du cynisme, le lézard ocellé bénéficie d’un Plan National d’Action censé le protéger et le Conservatoire du littoral, qui est pourtant un établissement public ayant pour mission la sauvegarde du littoral et la préservation des sites naturels, a établi une convention portant superposition d’affectation d’emprises du domaine public au profit du Département des Landes pour la réalisation et l’exploitation cette route.
La lutte pour préserver cette zone a pris un nouveau tournant il y a à peine quelques semaines, lorsque plusieurs individus d’une espèce jusqu’alors inconnue sur ce site ont été découverts fin septembre, en plein centre de la zone de travaux.
Il s’agit du Pélobate cultripède, un petit crapaud protégé en France car menacé d’extinction et rarissime dans le Département des Landes.
Un mail d’alerte a été envoyé sans attendre à la Direction de l’Environnement du Département des Landes ainsi qu’à la Préfecture des Landes, le 1er octobre 2023, pour leur indiquer la présence d’une nouvelle espèce protégée sur site et rappeler l’obligation légale de stopper immédiatement les travaux en cours.
N’ayant reçu aucune réponse, ni du Département des Landes, ni de la Préfecture, nous sommes allés sur place pour constater les destructions. Les travaux étaient toujours en cours.
Vendredi 27 octobre, Sea Shepherd France a déposé une plainte au pénal contre le Département des Landes pour atteinte illicite par personne morale à la conservation d’une espèce animale protégée. Ce délit est notamment punissable d’une amende de 750 000 euros.
Contact presse : Marion Crécent – avocate
media@seashepherd.fr – 07 60 26 22 77