Sea Shepherd France répond à Serge LARZABAL, président du comité interdépartemental des pêches des Landes et des Pyrénées Atlantiques.

Si l’avenir de la pêche est une préoccupation pour Serge LARZABAL et l’ensemble de la profession, alors le sort des dauphins dans le golfe de Gascogne doit l’être également car ils sont les garants de la bonne santé du milieu marin. Et nous espérons qu’en votre qualité de Président du Comité local des Pêches depuis plus de 20 ans nous ne vous l’apprenons pas. Vous dénoncez un diktat des associations « extrémistes », il s’agit d’une décision de justice. Si la plus haute juridiction administrative française a jugé que ces fermetures spatio temporelles étaient aujourd’hui une nécessité, c’est bien que l’espèce est menacée et qu’il y a urgence. C’est cela qui devrait vous alerter et c’est cela qui menace votre profession. Nous sommes mobilisés depuis 6 ans sur ce dossier et nous n’avons cessé de demander de la transparence face à l’opacité d’un secteur qui en réponse s’est opposé aux caméras embarquées et à notre entrée dans le groupe de travail sur les captures de cétacés, dont nous sommes d’ailleurs toujours exclus. Le diktat est bien de votre côté. La communauté scientifique et les associations mobilisées sur le sujet doivent avoir leur place dans ces décisions et ces échanges. L’océan est un patrimoine commun qui ne vous appartient pas et que vous ne pouvez plus exploiter à des fins privées face à l’intérêt collectif.

Engagez plutôt la responsabilité du secteur dans le débarquement de plus de 130 tonnes de maigres sur le port de Saint Jean de Luz fin février après le coup de filet de bolincheurs bretons présents dans la région. Plus de 130 tonnes, soit combien d’individus d’une espèce dont l’état de la population inquiète les scientifiques alors qu’elle n’est même pas évaluée et n’est soumise à aucun quotas. Des milliers d’individus qui ne pourront jamais remonter dans l’estuaire de la Gironde pour se reproduire. C’est précisément ça l’extrême et c’est ce type de pression sur le milieu marin qui encore une fois menace la profession et qui n’est en rien « le coup du siècle » comme l’a relayé la presse. Vous n’avez pas besoin de nous pour mettre à mal la « petite » pêche française, vous le faites très bien sans notre concours.

A l’instar de certains confrères vous ne faites pas honneur à la profession en prenant ainsi la parole …mais sommes-nous surpris ? Naturellement non. Ne connaissant pas vous-même la règlementation applicable en matière de pêche sur le secteur comme vous l’avez brillamment démontré lors de l’audience qui s’est tenue à Bordeaux en février 2020 contre Vincent AGNES qui comparaissait pour braconnage dans la bande des 300 et que vous étiez venu honteusement défendre.

Nous conseillons à la profession de se faire mieux représenter pour permettre enfin le dialogue, dans l’intérêt de l’océan, qui devrait être un point d’union et non de discorde.