Le vendredi 6 avril, une tortue luth menacée d’extinction s’est échouée sur une plage de Yamba, en Nouvelle-Galles du Sud. L’animal a subi des blessures importantes. Il lui manquait des nageoires et les filets avaient laissé des marques visibles autour de son corps et de la nageoire qui lui restait.

À peine trois jours plus tôt, le ministère des Industries primaires de la Nouvelle-Galles du Sud confirmait qu’une tortue luth avait été trouvée dans le filet anti-requins de Shelly Beach, puis relâchée.

Allyson Jennings, porte-parole de Sea Shepherd a déclaré :

Il y a de grandes chances que cette tortue se soit débattue dans le filet en essayant de remonter à la surface pour respirer et, bien qu’elle ait été relâchée, elle a sûrement succombé à ses blessures et au traumatisme d’avoir été submergée pendant si longtemps. Lorsqu’elles sont stressées, ces tortues ne peuvent rester que 30 minutes sous l’eau, avant de devoir remonter à la surface pour respirer”.

Trop, c’est trop. Il faut que le gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud mette fin à cette expérience révoltante qu’ils présentent sous forme de mesure de sécurité publique. Combien d’autres espèces protégées doivent encore mourir pour qu’ils décident de renoncer à ces essais incohérents ?”

Cette expérimentation est un échec évident : environ 97 % des captures sont des animaux non ciblés. Le MIP de la Nouvelle-Galles du Sud doit, au minimum, commencer à marquer chaque tortue capturée dans leurs filets anti-requins et relâchée, afin d’accroître la transparence de l’effet que les filets ont sur la faune marine.”

Kathrina Southwell, responsable de l’Australian Seabird Rescue, a ajouté :

Cette tortue est protégée et en voie de disparition. Elle aurait pu survivre si elle nous avait été remise pour qu’on la soigne. Au lieu de cela, le MIP de la Nouvelle-Galles du Sud a permis à un animal blessé de s’enfuir, le condamnant à une mort atroce. C’est un animal très rare. Je n’en ai jamais vu un vivant dans cette région. C’est déchirant pour nous, à l’ASR, d’être témoins de ces morts inutiles, alors que nous déployons tant d’efforts pour veiller à leur réadaptation.”

La tortue luth est la plus grande espèce de tortue marine au monde et passe la plupart de son temps à se nourrir en haute mer de méduses, de calmars et d’autres animaux à corps mou. Elles peuvent atteindre 2,2 m de long et peser jusqu’à 700 kg. On en sait très peu sur ces tortues, en raison de leur mode de vie pélagique.

Perdre un géant de nos océans d’une manière si tragique est inacceptable. Cette grande tortue aurait été un élément important pour son espèce, qui souffre des impacts de la pollution plastique, de la pêche et d’autres activités induites par l’homme, y compris des programmes de contrôle des requins. La tortue aurait dû être remise à l’Australian Seabird Rescue pour recevoir des soins, et non pas relâchée de façon irréfléchie dans l’océan, alors qu’elle était blessée.”

Sea Shepherd exhorte le gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud à renoncer immédiatement à cette expérimentation de filets anti-requins. Cessez d’induire le public en erreur et de gaspiller de l’argent dans un programme qui ne fait que donner un faux sentiment de sécurité”, a déclaré Mme Jennings.

Allyson Jennings
Coordinatrice de l’Opération Apex Harmony, NSW